Algérie

Les ménages et les retraités sans le sou Grève des postiers


Les ménages et les retraités sans le sou                                    Grève des postiers
Plus de onze jours après l'enclenchement de la grève par les travailleurs d'Algérie Poste, les citoyens n'en finissent pas de désespérer.
D'autant plus qu'une reprise avait été annoncée dans la journée de mardi. «J'ai entendu dire qu'ils reprenaient le travail», murmure, dépité, un vieil homme devant les guichets désertés d'une agence d'Alger-Centre. «Je comprends évidemment les raisons qui les poussent à faire grève. Mais qui pense à nous, qui sommes sans le sou depuis la fin du mois dernier '», peste-t-il, exaspéré. «Nous sommes conscients de ces désagréments et nous nous en excusons régulièrement auprès des usagers que nous rencontrons. Ils doivent comprendre que c'est pour le bien de tous que nous menons ce mouvement», justifie un caissier gréviste. Ils poursuivaient d'ailleurs, hier, leur sit-in devant le central de la Grande-Poste et se disaient plus que jamais déterminés à faire aboutir leur «lutte pour la dignité».
«Nous sommes des travailleurs, nous ne sommes pas des voleurs !», scandaient ainsi plus d'une centaine d'employés de la poste, venus des quatre coins du pays afin de manifester devant ce point de ralliement symbolique qu'est l'édifice. Brandissant des banderoles, des petits groupes se forment et se déforment, discutent vivement des développements de la situation, de la justesse de telle ou telle action, commentent les dernières sorties médiatiques des divers responsables de leur secteur. Toutefois, malgré l'ambiance bon enfant qui règne au sein de l'assemblée, les nerfs sont à vifs. «Nous ne comprenons pas pourquoi les dirigeants n'appliquent pas les décisions qu'ils ont eux-mêmes élaborées et signées ! Mais le pire est qu'en manipulant ainsi les médias et l'opinion publique, ils nous jettent en pâture aux citoyens. Ces derniers pensent que la situation est bloquée par notre faute car l'on nous fait passer pour des irresponsables qui ne veulent pas travailler !», s'indigne un quadragénaire.
Les assurances de la direction d'Algérie Poste et de la tutelle quant à un règlement du conflit ainsi que leurs appels à une reprise du travail n'ont pas eu l'effet escompté. «Il ne suffit pas de déclarer dans les médias que la situation va s'arranger. Il faut avancer des preuves tangibles qu'une concrétisation suivra une reprise», fulmine un des manifestants. «Notre chef d'établissement nous a demandé, ce matin (mercredi, ndlr), de reprendre le travail car la direction a annoncé la prise en charge de nos revendications à la suite d'un conseil d'administration. Nous lui avons demandé de nous remettre ou tout au moins d'afficher, à la vue de tous, les résolutions consignées. Il a refusé de le faire», relate un des coordinateurs du mouvement. Le directeur général d'Algérie Poste n'écarte pas, pour sa part, les sanctions. «La grève est absolument illégale», a-t-il réaffirmé à l'APS, appelant les grévistes à «assumer leurs responsabilités quant aux conséquences négatives qui pourraient en découler».
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