Algérie

Les ménages déroutés


Les ménages déroutés
Entre l'achat des vêtements, celui des fournitures et les préparatifs de l'Aïd El Fitr, les ménages, « lessivés »,ne savent plus où donner de la tête. La rentrée scolaire 2009-2010 restera certainement gravée dans les mémoires des Skikdis comme étant une rentrée très spéciale. En effet, elle intervient cette année durant la dernière semaine du mois sacré de Ramadhan et à quelques jours à peine de l'Aïd El Fitr. Cette période est synonyme pour de nombreuses familles de lourdes dépenses, lesquelles bouclent un mois de Ramadhan « infernal » pour leurs bourses et consacrent en général le reste de leurs budgets à l'achat des ingrédients nécessaires à la confection des pâtisseries traditionnelles souvent bien trop coûteuses. Pour cette citoyenne rencontrée durant ses emplettes, « je ne peux pas me permettre d'acheter des amandes ou des noix cette année, car l'Aïd El Fitr coïncide avec la rentrée scolaire et je dois acheter des vêtements neufs pour mes deux enfants ainsi que leurs trousseaux scolaires ; je me contenterais donc de faire quelques gâteaux à la farine juste pour marquer l'événement ». D'autres citoyennes se rabattent pour leurs parts sur les pâtisseries qui proposent un large éventail de gâteaux traditionnels, « je préfère acheter un kilo de makroud à 400 DA et quelques baklaoua et croquants plutôt que de faire un ou deux plateaux qui vont me coûter une fortune », dira une autre dame.En plus des pâtisseries et autres magasins spécialisés, les citoyens ont pris d'assaut les magasins de vêtements et chaussures pour acheter à leurs enfants les vêtements avec lesquels ils vont se parer pour la rentrée scolaire et l'Aïd El Fitr . « Je ne peux pas acheter deux tenues différentes à mes deux enfants l'une pour la rentrée scolaire et l'autre pour l'Aïd, d'abord parce que je n'ai pas les moyens, en plus, quelques jours à peine séparent les deux événements, donc d'une pierre deux coups, bien que les gamins ne soient pas d'accord », affirmera ce père de famille rencontré dans un magasin de vêtements pour adolescents. Mais le cauchemar dont se rappelleront à coup sûr les Skikdis à l'occasion de cette rentrée, c'est bien la couleur du tablier pour les garçons exigée par le ministère de l'Education. Bleu nuit ou bleu ciel ' Les magasins pris d'assaut par les citoyens proposaient au début les deux couleurs, puis la nouvelle fit le tour de la ville quarante huit heures avant le jour J : c'est finalement le bleu ciel. Les malheureux parents déboussolés par la situation allaient de magasin en magasin pour dénicher l'oiseau rare, mais hélas la plupart des magasins n'avaient plus de tablier bleu ciel, et dans le meilleur des cas ils n'avaient que le bleu nuit. Dépités, certains se sont rabattus sur des tailleurs de la ville, qui refusaient les commandes car ils en avaient trop.« Cela fait trois jours que je tourne dans la ville et je ne trouve pas de tablier bleu ciel pour les enfants ; je suis allé voir un tailleur qui a l'habitude de confectionner des tabliers pour la rentrée, mais il n'a pas voulu accepter ma commande car il ne pouvait pas l'honorer dans les délais », affirme un autre citoyen. Bien que tardives, les clarifications du ministère de l'Education au sujet de la couleur des tabliers, ont fini par rassurer les parents qui craignaient que leurs enfants ne puissent accéder à leur école à cause justement de la couleur du tablier. Voilà donc beaucoup d'événements insolites pour cette rentrée très spéciale, les Skikdis se concentrent maintenant exclusivement aux préparatifs de l'Aïd El Fitr en attendant le prochain Ramadhan qui s'annonce d'ores et déjà très chaud !
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