Algérie

Les mémoires de Mohamed Boudaoud traduites en tamazight


Je devais traduire mon livre en tamazight, ma langue maternelle.» Mohamed Boudaoud, dit Si Mansour, officier supérieur de l'ALN et responsable de l'armement et du ravitaillement général pour la région Ouest durant la Guerre de Libération, n'a pas caché sa fierté de voir son livre, les Armes de la liberté, publié aux éditions Rafar, traduit en tamazight.Présenté, lundi, lors du Café littéraire du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), l'ouvrage publié dans sa nouvelle version sous le tire Imrigen n tlelli est le premier témoignage en langue amazighe sur la Guerre de Libération. Natif du village Taourga et originaire du village Azrou-Bwar, dans la commune de Mizrana, Mohamed Boudaoud a tôt milité au PPA-MTLD dans son village, avant d'activer dans l'Organisation secrète (OS).
Intégrant les services de renseignement du FLN, il se rend au Maroc pour se procurer des armes et les envoyer aux maquis de l'intérieur. Proche de personnalités importantes de la guerre, à l'instar de Boussouf et Lotfi, le commandant Boudaoud est chargé de l'installation d'unités de fabrication d'armements en territoire marocain.
Il s'illustra dans cette mission périlleuse par de hauts faits d'armes. La mémoire vive et le regard perçant à ses débuts, l'ancien commandant se rappellera de ses anciens compagnons, qui ont installé des ateliers secrets pour la fabrication d'armes et «ayant eu à subir une souffrance morale et physique tout au long de la période de leur isolement du monde extérieur, par souci de discrétion».
Accompagné à la rencontre du HCA par ses collègues, ancien du MALG, à l'instar de Rachid Aïnouche et Oussaïd, Si Mansour a évoqué le projet de création d'une industrie algérienne de l'armement malheureusement avorté sur décision du pouvoir à l'indépendance du pays. Le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, assure que la publication du texte de Boudaoud s'inscrit dans le cadre de la convention signée en 2016 entre son institution et le ministère des Moudjahidine.
L'ouvrage, publié par une maison d'édition privée (Rafar), conformément à un cahier des charges précis, sera distribué aux écoles, associations culturelles et espaces de lecture, précise Assad, qui fait remarquer que depuis le lancement en 2003 de l'édition en tamazight, quelque 275 livres, tous genres confondus, ont été édités.
Si l'éditeur, Bouzid Rachid (Rafar), évoque les grands mérites de Si Mansour, «véritable bibliothèque vivante», le jeune traducteur, enseignant au département de tamazight à Tizi Ouzou, Naït Chabane Takfarinas, parle d'un texte, le deuxième du genre en tamazight après celui de Messaoud Oulamara (les Sentiers de l'honneur), qui revient sur des épisodes méconnus de la Guerre de Libération.
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