Algérie

Les mêmes scénarios se répètent: Ce pourquoi l'oignon coûte aussi cher



Le gaspillage alimentaire ne se limite pas au pain, il touche les différents aliments destinés à la consommation. L'on cite certains produits agricoles qui finissent dans les poubelles notamment durant le mois de Ramadhan.Des produits souvent déclassés parce qu'ils sont moins demandés durant le mois sacré, comme c'est le cas du chou-fleur ou des fèves. Des produits agricoles qui connaissent parfois une surproduction et qui ne trouvent pas preneurs. «Si les oignons sont cédés à des prix exorbitants cette année, durant l'année écoulée, certaines quantités ont été jetées en raison d'une forte production qui a dépassé la demande», nous dit l'ingénieur et expert agricole, Dr Ahmed Malha, que nous avons contacté hier.
L'expert a déjà prévu une augmentation de la production des oignons pour l'année prochaine, par le fait que son prix a connu durant cette année une hausse des prix importante. «Plusieurs agriculteurs vont verser dans la production d'oignons en raison du gain cette année pour le cas de cette culture», explique notre interlocuteur.
Les mêmes scénarios se répètent malheureusement chaque année, ajoute la même source, en l'absence d'une stratégie bien définie, de l'absence de l'application des directives prônées par les pouvoirs publics. Plusieurs agriculteurs se sont lancés dans la production de l'ail cette année, en raison des bénéfices réalisés l'année passée, où il a été cédé durant le mois sacré à 800 DA le kg. Mais, dit-il, avec une production assez importante cette année, sachant qu'une grande quantité a été déjà stockée traditionnellement et une autre avec des techniques modernes, l'ail est cédé à 100 et 150 DA le kg, vendu presque à perte par les agriculteurs en raison de la surproduction.
L'expert plaide pour l'ouverture à l'exportation de l'ail, ne serait-ce que pour les pays voisins, la Libye et la Tunisie pour éviter d'énormes pertes aux agriculteurs.
Pour lutter contre ces dysfonctionnements notamment à la production, il faut avoir des données exactes sur les potentialités, la dynamique et l'évolution du marché en matière des besoins réels, le nombre des agriculteurs dans chaque région, et ce pour créer dans chaque régions un pôle pour la production de tel ou de tel produit agricole, indique notre interlocuteur. Il donne des exemples : en créant un pôle pour la production de l'ail à Mila (Teleghma), développer un pôle de production exclusive pour l'oignon à Tiaret et Mascara... «Des pôles de production qui nous permettent déjà d'avoir des données pour les niveaux de production, évaluer les pertes à la production et trouver des remèdes, organiser la distribution et surtout identifier les agriculteurs et les quantités produites, pour répondre aux besoins locaux et pourquoi pas développer les exportations en cas de surproduction».
Pour ce qui est de la flambée des prix de certains produits agricoles, l'expert en agriculture affirme que tout est relatif. «On importe la majorité des intrants. Si on prend par exemple la culture sous serre, vous allez remarquer qu'on importe pratiquement y compris le plastique utilisé pour le revêtement de serre, sachant que ce dernier a connu une hausse importante des prix sur les marchés internationaux, alors qu'on a la capacité de le produire localement».
L'expert recommande des actions concrètes dans le domaine de la production locale des intrants, ce qui va permettre automatiquement une régulation des prix sur le marché local, et de développer une stratégie ou préconiser des solutions afin de gérer le gaspillage, notamment en matière de transformation des produits non vendus par des méthodes classiques et modernes qui existent pour conserver les produits agricoles non vendus. Il préconise le séchage des fèves ou la conservation du chou-fleur avec du vinaigre.
Les solutions existent, il faut juste maîtriser les données en matière de production prévisionnelle, la dynamique du marché «l'offre et la demande », identifier les besoins réels pour une meilleure planification que ce soit pour la production des produits frais ou pour développer la transformation des produits agricoles, conclut l'expert.


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