Algérie

Les membres du bureau de l'ONM d'Alger se mobilisent Face à l'hostilité de l'administration



Les membres du bureau de l'ONM d'Alger se mobilisent                                    Face à l'hostilité de l'administration
Les moudjahidine ont perdu tout crédit aux yeux de l'opinion publique. Quand on les croise dans la rue, les administrations ou dans les cafés, les premières réactions sont souvent les mêmes, ironiques, intempestives. Dans un humour assassin, on leur lance à la figure : «Vous êtes encore vivants '» Et c'est à peine s'ils ne s'excusent pas d' être encore en vie. Conscients de cette dérive, aux conséquences désastreuses, et que leur silence ne fait d'aggraver la situation, les membres du bureau exécutif de la wilaya d'Alger de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) tirent la sonnette d'alarme. Ils se sont réunis, dimanche 23 octobre, à leur siège à El Biar en assemblée générale extraordinaire.
A l'unanimité de ses membres, le bureau a décidé de convoquer une conférence de presse afin de rendre public un certain de nombre de problèmes créés d'après eux par l'administration et dans lesquels se débattent les 15 000 adhérents de la capitale. La conférence a eu lieu hier matin à El Biar.
Le communiqué distribué à cette occasion, daté du mercredi 19 octobre, se veut clair sur les intentions de l'ONM. On y lit : «En bref, nous avons opté cette fois-ci pour la rupture des relations multilatérales, qui ne reprendront que lorsqu'il sera mis définitivement fin aux tergiversations dans la prise de décision, à l'absence de collaboration et de coordination, à l'indifférence, voire l'hostilité et le manque de considération, au climat de méfiance et de suspicion sournoisement entretenue à l'égard des représentants légitimes de cette frange de la population qui a libéré le pays et de ses ayant-droits.»
La rupture des relations avec l'administration de la wilaya d'Alger notamment, qui vient après la décision de geler toute activité, prise le 10 octobre dernier, est accompagnée d'un ultimatum. «Le wali a jusqu'au 30 octobre pour nous répondre.
Si aucune réponse ne nous est faite, si le mutisme des autorités se poursuit, alors nous allons organiser une marche à laquelle participeront les 15 000 adhérents de l'ONM à Alger», avertit Abdelmalek Mahious, responsable de l'organique, de l'administration et des finances au sein du bureau d'Alger de l'association.
M. Mahious n'a pas souhaité divulguer la date retenue pour cette éventuelle marche, ni son itinéraire. Tout porte à croire, cependant, que la célébration, dans la première ville du pays, du 56e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération, ne passerait pas inaperçue. Ne mâchant pas ses mots, le conférencier avance que «les symboles de la Révolution sont piétinés du président de la République jusqu'au dernier planton de l'administration».
Des moudjahidine ignorés
Il reproche au wali Mohamed Kébir Addou, en poste depuis septembre 2004, son indifférence à l'égard des revendications «légitimes» des moudjahidine. Le bureau national de l'ONM, révèle un autre membre de l'organisation, a pu rencontrer M. Addou en juillet 2006, sur intervention de Abdelaziz Belkhadem, alors chef du gouvernement. Les deux parties ne se sont pas revues depuis.
«Les engagements pris par le wali à l'époque n'ont pas été tenus. Nous avons tenté de le relancer mais sans résultat à ce jour», explique-t-il. Le bureau ne reçoit de la wilaya aucune subvention pour la quatrième année consécutive, officiellement pour absence d'agrément. Il se voit ainsi balancé entre le cabinet du wali qui dit une chose et la direction des moudjahidine qui dit le contraire à propos des subventions. «Il n'y a pas de sincérité de la part de l'administration», estime M. Mahious.
L'ONM s'élève également contre la manière d'utiliser des noms de moudjahidine à l'identification des rues ou des quartiers. «On donne des noms de moudjahid à des ruelles, alors que la grande cité des Bananiers a été baptisée Mokhtar Zerhouni, qui est né, a vécu et est mort au Maroc.
Il n'a rien à voir avec la Révolution à Alger», déclare-t-il. Autre pomme de discorde : le programme des festivités portant commémoration officielle des fêtes nationales. L'ONM, estimant que c'est à elle que revient de droit cette tâche, trace un programme qu'elle remet à la wilaya.
Celle-ci en impose un autre. «La commission des festivités qui semble fonctionner tant bien que mal, présidée par un agent de l'administration ou le chef de cabinet, selon la disponibilité, impose souvent son autoritarisme allant jusqu'à déterminer les lieux où doivent se dérouler les festivités et commémorations des événements marquants de notre lutte de Libération nationale»", lit-on dans le communiqué du 19 octobre.
Le problème des locaux est aussi posé. Le siège du bureau de wilaya, situé au 43, boulevard Colonel Si M'hamed-Bougara «est en litige». Les autres locaux, quand ils ne sont pas détournés de leur vocation, sont accaparés par les APC, obligeant les adhérents à se réunir dans les cafés. «L'administration se fiche de nous parce qu'elle a vu que nous n'avons rien fait en réaction», explique le conférencier.


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