Algérie

Les membres de la famille Tahkout défilent à la barre


Les membres de la famille Tahkout, détenus dans le cadre de l'affaire de Mahieddine Tahkout, ont rejeté toutes les charges retenues contre eux, plaidant leur innocence, hier mercredi, lors du procès en appel qui se déroule à la cour d'Alger.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le défilé des accusés dans l'affaire Tahkout se poursuivait, hier, à la cour d'Alger où se déroule le procès en appel qui implique des membres de la famille de l'homme d'affaires, deux anciens Premiers ministres, plusieurs autres ministres et anciens hauts responsables. La séance d'hier a été entamée par l'audition de M. Berzane, ancien directeur des Domaines de la wilaya d'Alger, à propos d'un terrain de 9 500 mètres carrés situé à Bab Ezzouar et accordé à Tahkout pour y ériger une infrastructure hôtelière.
L'accusé, acquitté en première instance, a affirmé que la décision de l'octroi du terrain a été prise par l'ancien wali d'Alger. Le hic est que ce terrain fait l'objet d'un litige au niveau du tribunal administratif lors de son octroi à Tahkout. «J'avais informé le wali que la parcelle appartient à l'Etat et qu'elle faisait l'objet d'un litige au niveau de la justice», a déclaré l'accusé. Le juge appelle Chellel Ahmed, gérant de la société EURL Agriculture Avenir, interrogé à propos d'un foncier agricole dont il avait bénéficié dans la wilaya de Saïda. Il a affirmé que la concession a été annulée, à sa demande, suite à une étude selon laquelle le terrain censé servir à la culture de la pistache n'était pas arable.
Cela avant que le juge n'appelle à la barre les membres de la famille Tahkout. Le premier à répondre aux questions de la cour est Hamid Tahkout, frère et associé du principal accusé. «Je n'ai rien fait. Je suis innocent. Je ne suis qu'un associé dans les sociétés Tahkout et je n'ai aucun lien avec la gestion. Je ne sais pas ce que je fais dans les tribunaux, et je ne sais pas pourquoi je suis en détention depuis 17 mois», a-t-il lancé, précisant qu'il gérait une seule société qui est, en fait, une agence de contrôle technique de véhicules. «Avez-vous des biens à l'étranger ' demande le juge. «Non», répond le prévenu. «Je n'ai bénéficié d'aucun avantage, je n'ai aucun terrain, je n'ai jamais pris de crédit bancaire», poursuit-il. Le procureur de la République intervient et demande à l'accusé s'il avait des relations avec les responsables de l'Etusa et des ?uvres universitaires. Hamid Tahkout répond par la négative. Et au procureur de lui rappeler ses appels téléphoniques avec ces responsables.
«C'est le téléphone de l'entreprise, pas le mien», répond l'accusé qui persiste à nier même lorsque le représentant du ministère public lui dit que le numéro de téléphone était enregistré en son nom. «Les ministres poursuivis dans le cadre de ce dossier, je ne les voyais que sur les écrans des télévisions», a-t-il encore lancé, suscitant des rires dans la salle.
Vient ensuite le tour de Nacer Tahkout (en liberté), et qui a tout nié, affirmant qu'il n'a aucun bien à l'étranger. Le juge appelle par la suite Bilal Tahkout, fils de Mahieddine, actuellement en détention. Il est auditionné sur l'affaire des 8 000 hectares de terres dont il avait bénéficiés dans la wilaya d'El Bayadh, où était prévu la réalisation d'un projet en lien avec l'agriculture mais qui n'a pas abouti. «Après mes études en France, je suis rentré en Algérie et j'ai décidé d'investir dans l'agriculture. J'ai constitué un dossier complet que j'ai déposé au niveau de la Direction de l'agriculture de la wilaya d'El Bayadh. Cette dernière a accepté le dossier et m'a donné la concession. Le 3 avril 2019, j'ai annulé le projet (soit moins de 2 mois après le début du Hirak, NDLR)», a-t-il déclaré. Il a expliqué qu'il a respecté la procédure et qu'il n'a bénéficié d'aucune intervention. «Avez-vous des biens à l'étranger '», lui demande le juge. «Non», répond l'accusé. «Je n'ai pas non plus de biens en Algérie et je ne suis actionnaire dans aucune société de mon père », a-t-il ajouté, en contestant l'accusation de blanchiment d'argent. Appelé à la barre, Rachid Tahkout, frère du principal accusé, a nié toutes les charges contre lui. Lui aussi, il a indiqué n'avoir aucun bien à l'étranger et qu'il n'avait aucune relation avec les responsables des ?uvres universitaires et de l'Etusa. Lorsque le procureur de la République le confronte aux appels téléphoniques effectués avec ces responsables, il a expliqué que le téléphone appartient à l'entreprise et non pas son téléphone personnel. Le procès en appel se poursuivra aujourd'hui.
K. A.
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