Les médicaments sous tension reviennent dans les officines

Le ministre de l'Industrie pharmaceutique a déclaré la guerre aux spéculateurs. Désormais, les distributeurs, les fabricants et les importateurs disposent d'un délai de 48 heures pour acheminer les produits pharmaceutiques, en stock, vers leurs destinations. Après des premières mises en demeure et notification de fermeture, suite au vaste programme d'inspection lancé par le département de Benbahmed, les résultats sont déjà là. Les officines commencent à recevoir les produits qui étaient sous tension il y a quelques semaines. Certains pharmaciens sont approvisionnés sans même passer commande auprès de leurs fournisseurs.Salima Akkouche ? Alger (Le Soir) ? Est-ce que c'est le début de la fin de la spéculation et de la vente concomitante dans le secteur du médicament ' Rien n'est sûr pour le moment. Mais les choses commencent à rentrer dans l'ordre. La guerre déclarée à la spéculation par Benbahmed depuis une semaine commence à donner des résultats. En effet, pas moins de 25 mises en demeure ont été prononcées à l'égard des spéculateurs en une semaine. Et ce n'est pas fini. Lotfi Benbhamed a renforcé ses équipes par les brigades d'inspection relevant du ministère du Commerce afin de lutter contre toute pratique commerciale susceptible d'entraîner des tensions ou des ruptures d'approvisionnement de certains médicaments. Suite à ces premières sanctions, les officines qui dénonçaient il y a quelques semaines une forte tension et des ruptures sur certains médicaments destinés au traitement de la Covid-19 commencent à être approvisionnées. Ces inspections ont, en effet, permis la libération d'importantes quantités stockées. «Depuis le début des inspections, à la fin de la semaine dernière, il y a pas mal de quantités de produits pharmaceutiques qui étaient signalées en rupture et qui commencent à être libérées», a déclaré Messaoud Belambri, président du Snapo. «Cela fait plusieurs années que nous appelons à la moralisation de cette activité, car le problème ne s'est pas posé uniquement durant cette pandémie mais à chaque fois qu'il y a augmentation de la demande sur un produit, il y a de la vente concomitante ou de la spéculation. Nous ne condamnons pas tous les distributeurs mais il y a une partie qui profite de ces situations et heureusement, cette fois-ci, et grâce aux agents de contrôle de l'Inspection générale du ministère de l'Industrie pharmaceutique, à l'intervention des agents qualifiés du Laboratoire national des produits pharmaceutiques, au niveau régional et les brigades mixtes avec le ministère du Commerce, la situation s'est beaucoup améliorée», a expliqué le président du Snapo. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique a appelé tous les pharmaciens victimes de pratiques commerciales illégales à porter directement leurs réclamations auprès des services de l'Inspection générale. Pour rappel, le département de Lotfi Benbahmed a annoncé que plus de 22 millions de boîtes de paracétamol ont été livrées aux établissements de distribution du 1er novembre au 27 janvier, en plus des 3 millions de boîtes prévues à la distribution durant la semaine du 28 janvier au 3 février 2022. Plus de 3 millions d'unités de vente en énoxaparine ont également été mises sur le marché durant la période du 1er novembre 2021 au 27 janvier 2022, avec près de 500 000 unités prévues à la distribution cette semaine à la faveur de la mise sur le marché du Théranox produit par les laboratoires Biothéra dont 500 000 unités sont prévues à la distribution durant le mois de février.
2 400 000 tests antigéniques autorisés à l'importation en plus des quantités produites localement sont également disponibles.
S. A.