Après des mois de silence, les médias étrangers, notamment français, réorientent de nouveau leurs radars en direction de l'Algérie. C'est le cas du célèbre journal français Le Monde qui consacre, dans son édition d'aujourd'hui, sa une et un dossier de deux pages à la situation dans notre pays. Sous le titre "Algérie : l'armée tente de passer en force", le journal décrypte les dernières décisions des autorités et donne la parole à l'ancien ministre et actuel opposant, Abdelaziz Rahabi, qui a exposé sa vision de la situation actuelle dans le pays. Dans un article intitulé "Le pouvoir veut passer en force", le journal résume ainsi la situation en Algérie : "L'appareil sécuritaire restreint l'espace des libertés, harcèle les contestataires et multiplie les arrestations."Si les Algériens continuent de manifester pour s'opposer, entre autres, à la tenue de l'élection présidentielle dans les délais fixés par les autorités, c'est surtout l'utilisation de la force comme moyen de mettre fin à la protestation et d'imposer le calendrier électoral qui est dans le viseur du Monde. "L'appareil sécuritaire s'emploie à restreindre l'espace des libertés arraché par les manifestants ces huit derniers mois, harcelant les contestataires et multipliant les arrestations parmi les animateurs présumés du hirak (le mouvement populaire).
Une centaine de personnes ont été placées en détention provisoire depuis l'été. Signe d'un emballement judiciaire, les opposants sont, dans leur majorité, poursuivis pour des accusations relevant de ?crimes', à la merci de très lourdes condamnations", écrit le journaliste dans un long article, en écho aux dernières arrestations opérées parmi les manifestants et les opposants. Il cite, d'ailleurs, l'exemple du président du RAJ, Abdelouahab Fersaoui, accusé d'"atteinte à l'intégrité du territoire" et d'"incitation à la violence", rappelle le journal.
Longtemps ambassadeur, puis ministre, Abdelaziz Rahabi donne, dans ce dossier, une analyse lucide de la situation dans le pays. Dans cette interview au Monde, il explique que le pouvoir ne cherche pas à "accompagner le mouvement populaire", mais plutôt à "assurer la continuité du système" Bouteflika. "À défaut d'accompagner le hirak, le pouvoir cherche à le neutraliser dans une tentative d'assurer la continuité du système Bouteflika. Le principe d'une élection n'est pas rejeté.
Ce qui est rejeté, ce sont les conditions dans lesquelles elle va se dérouler. Or les conditions d'une élection régulière et transparente ne sont pas réunies. Ce que nous demandons, c'est la mise en place de mesures de confiance et d'apaisement." Pour l'ancien ambassadeur, si l'élection venait à être imposée aux Algériens, le risque de l'absence de la légitimité se poserait. "(?) Un faible taux de participation entacherait la légitimité et la crédibilité de celui qui sera élu. Un candidat élu dans ces conditions hypothèque forcément sa présidence", a-t-il prévenu.
Le dossier fait également écho à une contribution du sociologue Nacer Djabi qui décrypte la sociologie des manifestants de la capitale. Il estime que "c'est un moment inédit car tout le monde manifeste, la diversité sociologique de l'Algérie se retrouve et se brasse. Jeunes, familles, vieux : tous sortent. Les couches moyennes comme les quartiers populaires.
Mais aussi des gens aisés, dirigeants d'entreprises, petits entrepreneurs, cadres, professions libérales". Outre le journal Le Monde, d'autres médias ont réalisé des dossiers sur la révolution des Algériens. Le quotidien proche de la gauche, Libération, a, par exemple, titré jeudi : "En Algérie, la police n'arrête pas d'arrêter".
A. B.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 20/10/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A B
Source : www.liberte-algerie.com