Algérie

« Les médias arabes sont devenus otages des orientations des hommes d'affaires »



« Les médias arabes sont devenus otages des orientations des hommes d'affaires »
Le doyen cite en exemple la création de chaînes de radiodiffusion locales dans toutes les wilayas du pays. « Ces dernières années, la presse algérienne a pris des positions confortant cet acquis et contribuant à la préservation de la stabilité du pays, dans une conjoncture complexe aussi bien au plan régional qu'international », a-t-il souligné lors d'une conférence-débat sur le professionnalisme et la crédibilité dans les médias arabes, en présence du ministre de la Communication, Hamid Grine. Selon lui, l'Algérie se distingue des autres pays arabes par l'implication de la société et « la prise en considération de l'opinion publique ». « Un élément qui fait réellement défaut dans le monde arabe. » N'empêche, le ministre de la Communication a insisté sur l'importance de la formation des journalistes, seul moyen pour combler, selon lui, le manque de professionnalisme. « Il ne faut pas se contenter des cycles de formation qui leur sont dédiés. La formation se fait au quotidien », a-t-il précisé. Avis partagé par le conférencier, qui estime que l'Algérie a franchi des étapes considérables dans ce domaine, mais elle a la possibilité de faire davantage. Il estime qu'il est du devoir des professionnels d'inculquer aux générations montantes de journalistes, la culture de la précision et la vérification de l'information, conformément à l'éthique et la déontologie, surtout dans une conjoncture marquée par la divergence des stratégies et points de vues et l'abondance d'informations qui concourt à alimenter « l'infobésité » dont sont victimes plusieurs sociétés, notamment ceux du monde arabe. Pour l'expert jordanien, les bouleversements qu'ont connus plusieurs pays arabes ont changé la donne et ont eu un impact sur les médias d'une manière générale. « Il y a des situations politiques virtuelles, créées par des agendas politiques et matérialisées par certains médias, qui s'avèrent être leur bouclier », regrette-t-il, estimant que les médias dans le monde arabe, contrairement à ceux des pays occidentaux, sont devenus l'instrument le plus approprié pour l'amplification des conflits politiques et les contradictions sociales et religieuses. « Les médias sont devenus otages des régimes capitalistes et des orientations des hommes d'affaires au détriment de l'édification d'un professionnalisme qui distingue la rédaction de la propriété », observe-t-il. Il rappellera que le volume des investissements des chaînes satellitaires arabes a dépassé les 20 milliards de dollars alors que les revenus de la publicité se limitent à 2 milliards de dollars. Selon Bassim Tweissi, il s'agit d'une instrumentalisation politique qui profite aux détenteurs de ces chaînes déployées dans le monde arabe mais qui ne servent aucunement les peuples. Le conférencier cite, à titre d'exemple, le traitement des conflits et des hostilités dans le monde arabe, en Libye, en Syrie... Une approche loin d'être impartiale et qui met en doute la crédibilité des médias arabes. L'édification d'un professionnalisme durable en matière d'information et de communication est, de l'avis du Dr Bassim Tweissi, tributaire de la réforme du système éducatif, de l'institution universitaire et des écoles de journalisme.




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