Les initiateurs de cette pétition, des étudiants résidents, estiment que cette loi est anticonstitutionnelle en faisant référence à l'article 29 de la Constitution. «Après douze années d'études, ces spécialistes fraîchement diplômés sont parachutés sans aucun encadrement dans des zones les plus éloignées de l'Algérie, dans des conditions lamentables et sans aucune sécurité.
Une situation qui doit durer entre deux à quatre ans, selon l'endroit. Plusieurs médecins, dont des femmes, ont été victimes d'agressions dans certaines régions du pays», ont tenu à préciser les signataires de la pétition. Après cette étape, poursuivent les résidents, s'ajoute le service militaire. «Avec de telles contraintes, à quel moment de notre vie pourrions-nous envisager une vie de famille», s'interrogent-ils, avant de signifier : «Nous sommes conscients du manque de médecins à l'intérieur du pays, mais nous demandons des mesures incitatives comme cela se fait dans d'autres pays.» Par «mesures incitatives», ils exigent des salaires plus élevés, des logements et des conditions de travail décents. Ils déplorent ainsi les nouvelles mesures adoptées par le ministère de la Santé, à savoir la non- autorisation d'exercer et la non- remise des diplômes de spécialistes jusqu'à la fin du service civil.
Comme, signalent-ils, il est désormais interdit pour le médecin en poste de déposer une démission. «Il s'agit là d'une atteinte aux libertés que nous dénonçons», résument-ils, tout en demandant d'être mis sur un pied d'égalité que les autres cadres contraints de travailler dans le Sud ou dans des zones enclavées.
Par ailleurs, des professeurs, docents et maîtres-assistants en sciences médicales se disent solidaires avec les étudiants résidents et joignent leur signature à la pétition lancée depuis une semaine. Ils demandent l'abrogation de la loi portant service civil en raison de son caractère anticonstitutionnel, de son atteinte aux libertés individuelles de circuler, d'entreprendre, de l'injustice qu'elle inflige aux jeunes médecins spécialistes qu'elle maintient dans la précarité.
Les professeurs, docents et maîtres-assistants considèrent que cette obligation du service civil est inefficace dans son application et seules des mesures incitatives sérieuses initiées par le gouvernement et les autorités locales (APC-APW) dans le cadre d'une politique de développement socioéconomique globale peuvent constituer une solution à une bonne couverture, pas seulement médicale, du territoire national. «Qu'il soit mis définitivement fin aux oukases aux conséquences désastreuses pour le pays, responsables de la fuite de nos meilleurs enfants vers des pays plus cléments», demandent-ils dans leurs textes de soutien.
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Posté Le : 09/02/2011
Posté par : sofiane
Source : www.elwatan.com