Les accidents vasculaires cérébraux représentent aujourd'hui la première cause de handicap non traumatique et la troisième cause de décès en Algérie. Avec 40.000 nouveaux cas recensés annuellement dans notre pays, les AVC sont, désormais, un problème de santé publique, qui n'épargne aucune frange de la population et même les jeunes sont foudroyés par des AVC, qui causent de lourdes séquelles, non seulement pour les malades mais aussi pour le système sanitaire, la société et l'économie. Les AVC peuvent frapper n'importe quand, n'importe où et n'importe qui, ce qui impose la mise en place d'un plan d'urgence pour la prise en charge précoce des sujets atteints durant les toutes premières heures. Le comité interdisciplinaire de prise en charge des AVC mis sur pied à l'établissement hospitalier universitaire 1er Novembre a organisé hier matin une conférence de presse pour justement sensibiliser la population à risque et le personnel médical sur le traitement spécifique par thrombolyse intraveineuse des AVC ischémiques. La chef de service de neurologie et également responsable de l'unité AVC de cet établissement hospitalier, Dr Dounyazad Badsi Gaouar, a affirmé que la prise en charge des AVC ischémiques doit être précoce. «Le temps, c'est du cerveau !», a-t-elle lancé tout en expliquant que chaque minute compte pour sauver des vies grâce à la thrombolyse, un traitement miracle qui est efficace seulement si il est administré les 4 premières heures après la survenue de l'AVC. Il faut savoir qu'une seule minute de perdue dans la prise en charge fait perdre 2 millions de neurones au patient. Le principe de la thrombolyse consiste à administrer précocement un agent induisant la lyse de l'embole afin de rétablir la perfusion cérébrale et de diminuer les séquelles à long terme. En termes plus simples, la thrombolyse est un médicament autorisant la dissolution du caillot pour déboucher l'artère. La thrombolyse n'est pas possible au-delà d'un délai de quelques heures après l'AVC.La Dr Dounyazad Badsi Gaouar, qui concède l'existence de graves lacunes dans la prise en charge des patients atteints d'AVC, a toutefois assuré que les choses devront évoluer vers le mieux grâce au lancement d'un programme de formation des médecins, des secouristes et des sapeurs-pompiers sur les symptômes et les premiers soins à administrer à un malade. Il faut presque tout revoir pour sauver les patients atteints par un AVC, à commencer par le diagnostic des symptômes (paralysie faciale, troubles de la parole, paralysie ou faiblesse musculaire…), l'orientation vers un service de neurologie spécialisé et la réalisation d'un scanner ou IRM du cerveau. Dès l'accueil de la victime, le neurologue de garde réalise un examen des fonctions motrices. Le patient est ensuite conduit dans le service de radiologie pour une IRM qui confirmera le diagnostic: hémorragie ou ischémie.L'IRM est le seul examen qui permet de savoir s'il y a un AVC et où il se trouve dans le cerveau. L'unité AVC inaugurée en février dernier dispose de 10 lits pour l'hospitalisation des malades. Elle est encadrée par des neurologues, des infirmiers, un kinésithérapeute, un psychologue et un orthophoniste. Les infirmiers de cette unité ont été formés dans l'hôpital de Blida qui dispose de la première et la seule unité AVC au niveau national. La Dr Badsi Gaouar a précisé que le nombre des AVC est en constante hausse en Algérie, en raison de nombreux facteurs à risque, à commencer par le stress, les maladies chroniques (diabète, hypertension artérielle), la sédentarité, le tabac, l'alcool, les mauvaises habitudes alimentaires, etc. L'unité AVC de l'EHU, qui a ouvert il y a à peine un mois, reçoit quotidiennement entre 3 à 4 cas. Dès le premier jour de son inauguration, l'unité affichait complet. Les patients doivent être hospitalisés au minimum 5 à 7 jours dans cette unité avant d'être transférés vers le service de rééducation.
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Posté Le : 04/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Sofiane M
Source : www.lequotidien-oran.com