Algérie

Les médecins résidents radicalisent leur mouvement



Le conflit qui oppose les médecins résidents au ministère de la Santé prend une nouvelle tournure. Les médecins, qui suivent la spécialité de pédiatrie, ont boycotté, hier, les examens d'accès à la spécialité DEMS, en signe de protestation contre la répression policière qui les a ciblés la semaine dernière à Alger.«Cette mesure concerne toutes les épreuves de la session normale janvier 2018, toutes spécialités confondues, et ce, jusqu'à satisfaction de l'ensemble des revendications», indique le Conseil national des médecins
La décision de boycott des examens a été prise lors d'une réunion tenue samedi à Alger en réponse à la réaction des autorités qui ne veulent toujours pas répondre favorablement à leurs doléances. Le boycottage de cette session d'examen constitue une première dans les annales de l'enseignement supérieur en Algérie. Mais au-delà de la symbolique, cette action risque de compromettre l'affectation des médecins dans leur lieu de travail.
Des médecins spécialistes, fraîchement diplômés, devraient connaître, le mois d'avril, la région où ils doivent servir dans le cadre du service civil. Mais ce boycott risque de tout compromettre et des régions entières risquent de se retrouver sans médecins. L'action de protestation des médecins a reçu le soutien de plusieurs de leurs aînés. Ainsi, le syndicat des chercheurs hospitalo-universitaires, Snachu, a diffusé un communiqué dans lequel il a appelé au boycott des examens en attendant la tenue, demain, des assemblées générales dans plusieurs hôpitaux et facultés du pays.
Même le Conseil d'ordre des médecins a joint sa voix à celle des médecins résidents. Il affirme que le service civil étant un échec, les autorités doivent trouver des solutions au problème. Pendant ce temps, des mouvements de protestation des médecins résidents se multiplient à travers le pays. C'est le cas à Béjaïa. Mais surtout à Constantine où, selon notre bureau, environ un millier de médecins résidents exerçant au CHU Dr Ben Badis ont marché hier matin en signe de protestation contre le silence de la tutelle face à leur mouvement de grève et surtout à la suite des brutalités dont ils ont été victimes de la part de la police mercredi dernier.
Du côté du ministère de la Santé, on campe sur les mêmes positions. Le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, a indiqué que son département «a pris en considération tous les points concernant le secteur. Je leur dis que tous les problèmes ont une solution». Mais, il a affirmé que le service civil est «un patrimoine. C'est est une nécessité nationale».


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