Algérie

Les médecins résidents constatent les dégâts



Cette grève de plus de 8 mois n'aura fait qu'hypothéquer l'avenir de milliers de médecins résidents, tout en prenant en otage des millions de patients. Le ministre de la Santé, que l'on a tenté d' «assassiner» à travers cette grève, en sort donc grandi. Il peut entamer sereinement la thérapie qu'il a pour un secteur véritablement malade...Après avoir «capitulé», les résidents ont repris leurs postes de travail dimanche dernier. La mine défaite, ils commencent à prendre conscience des dégâts que leur 8 mois de grève ont engendrés. «À quoi a servi cette grève' Quel a été le but' Pourquoi nous ne sommes arrivés à aucun résultat' D'ailleurs, au final, on ne sait même pas ce que l'on cherchait vraiment à partir de cette grève», constate amèrement un jeune médecin résident en cardiologie. «A-t-on été manipulé'», s'interroge ce futur spécialiste. Amina résidente en pédiatrie ne va pas jusqu'à parler de manipulation, mais se demande pourquoi le bureau national du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) a pris des décisions qui ont mené vers une impasse dont les plus grands perdants sont les médecins résidents eux-mêmes. «Tout aurait pu être réglé en début d'année, on aurait pu obtenir de grandes choses alors, pourquoi Taileb and Co ont tout fait pour pousser la situation vers le pourrissement'», s'indigne-t-elle non sans mettre en avant que maintenant que la situation est arrivée à un point de non-retour ils décident de répondre comme si de rien n'était. «On ne comprend pas pourquoi maintenant que l'on a tout perdu et non il y a quelques mois où nous avions tout gagné», souligne cette jeune médecin. «Non, non et non! Ceux qui nous ont menés à cette situation dramatique doivent rendre des comptes», peste, de son côté, Omar, première année en cardiologie qui risque de se voir complètement exclu du résidanat. «L'année sera certainement invalidée pour tous les grévistes (même ceux ayant repris pour la valider). Les premières années, doublant comme moi, seront exclues. Tout mon avenir est parti en fumée. Où sont nos meneurs et leurs beaux discours'», poursuit-il avec colère. «Il faut faire le bilan. Qu'avons-nous gagné de cette grève' Perdre une année pour les plus chanceux, se faire haïr par la population, le salaire de presque tout une année perdu est une dignité violée. C'est cela l'esprit de la sagesse'»,réplique-
t-il avec haine.
Une rancune contre ceux qui les ont menés vers cette situation en leur promettant monts et merveilles sans avoir une réelle vision de la situation. Cette grève de plus de 8 mois n'aura fait qu'hypothéquer l'avenir de milliers de médecins résidents, tout en prenant en otage des millions de patients. Surtout que ces grévistes, qui avaient au début la sympathie du peuple, ont touché au sacro-saint service minimum avec l'arrêt des gardes.
Ce qui leur a valu un retournement de l'opinion publique contre eux. Malgré cela, le ministre de la Santé, le professeur Mokhtar Hasbellaoui, est resté calme et serein. Il n'a aucunement essayé de profiter de ce «désaveu» pour «tuer» la grève de ses anciens élèves. Bien au contraire, il a essayé de calmer les choses appelant ses enfants, comme il le dit si bien, au dialogue et à la sagesse.
Le professeur, que l'on a tenté d'«assassiner» à travers ce mouvement de protestation en sort donc grandi. Même si certains de ses «confères» ont essayé de mettre de l'huile sur le feu, le professeur Hasbellaoui a fait preuve de sagesse conjuguée à de la fermeté ce qui lui a permis de gagner cette bataille que beaucoup prédisaient perdue d'avance.
Mieux encore, cet «homme de fer» en sort grandi et renforcé ce qui lui permettra d'aborder plus sereinement les combats qui l'attendent pour soigner un secteur véritablement malade. La thérapie de «Has» est en marche...


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