Algérie

Les médecins libéraux saisissent Tebboune



Les médecins libéraux appellent à la révision des nouvelles mesures qui leur imposent un système d'impôt à 35% contre 12% auparavant. Une mesure qui risque, avertissent-ils, d'accélérer la chute de la profession qui connaît déjà un coup de frein, en raison de la pandémie de Covid-19. Le Syndicat national des médecins libéraux saisit, à travers une lettre ouverte, le président de la République, pour demander la révision de cette mesure et menace d'aller vers des actions de protestation pour se faire entendre.Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Colère chez les médecins libéraux. Ces derniers contestent les mesures de la nouvelle loi de finances qui leur imposent un système d'impôt de 35% contre 12% par le passé. D'autant que, dénonce-t-on, ces mesures interviennent dans un contexte où la médecine libérale est déjà en souffrance en raison de la situation sanitaire.
Ces dispositions, souligne le Syndicat national des médecins libéraux (SNML), sont prises dans un contexte très difficile, où le corps médical libéral a été impacté par la pandémie dans sa santé, ses revenus, ses dépenses, et son engagement non officialisé dans la lutte contre le Covid-19 s'est traduit par l'importance des contaminations et le chiffre effarant des décés ayant pour conséquence la fermeture des cabinets et l'arrêt des activités professionnelles pour un grand nombre de médecins libéraux.
Cette pandémie, poursuit-il, a eu aussi pour conséquence une diminution palpable de l'activité de soins avec des dépenses exponentielles dans les moyens de protection «aux prix prohibitifs». Selon le syndicat, la mise en exécution de ces dispositifs de la loi de finances 2022, conjuguée aux autres effets socio-économiques de cette dernière finira par laminer les cabinets des médecins de proximité et de famille, qui absorbent 70% des besoins de santé de la population, au moment où ils se préparent à affronter une vague pandémique qui risque de les éprouver. «Pour 2022, le syndicat espérait, du fait de la crise que traverse le médecin libéral, une aide de l'état sous forme d'allégement des charges fiscales et sociales. La loi de finances 2022, nonobstant ses difficultés durant deux années, a majoré ses impôts de 12 à 35%. En conséquence, le Syndicat national des médecins libéraux exprime la nécessité de reconsidérer certaines dispositions de la loi de finances de 2022, qui risquent de paupériser la corporation médicale libérale en la fragilisant économiquement à une phase où la sérénité et la mutualisation de toute compétence sont souhaitées pour faire face à la situation sanitaire», a déclaré le syndicat dans un communiqué. Ce dernier rappelle qu'il s'agit du même scénario qu'en 2020.
À l'époque, dit-il, une réunion a été tenue en janvier 2020, avec des responsables du ministère des Finances, et qui avait abouti à un retour vers le libre choix de l'imposition par le médecin libéral. Pourtant, dit-il, la loi de finances de 2022 suscite les mêmes griefs que celle de 2020, à savoir un régime d'imposition arbitraire (régime semi-réel quel que soit le chiffre d'affaires), contrairement aux activités commerciales et industrielles pour lesquelles un seuil est fixé pour le choix du régime d'imposition, maintien de la TVA sur la prestation médicale (prestation de service), le caractère chronophage des déclarations mensuelles, l'augmentation effrénée de l'IRG...
De ce fait, le syndicat menace de déclencher des actions de protestation pour se faire entendre. «Le SNML, fidèle à ses traditions d'écoute et d'échange, se réserve le droit d'exprimer le malaise des médecins libéraux par les moyens légaux qu'il juge nécessaires, et appelle à leur mobilisation pour des actions de protestation légales et adéquates», prévient le syndicat.
En attendant, le syndicat saisit le président de la République demandant la révision de ces mesures contestées avant la signature de la loi de finances.
S. A.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)