Les médecins... aux abonnés absents

L'anarchie est le maître mot de l'établissement public hospitalier (EPH) de Bologhine Ibn Ziri à Alger. Cette infrastructure sanitaire n'offre aucune prise en charge à ces patients qui se retrouvent quotidiennement livrés à eux-mêmes en l'absence du personnel médical, notamment les médecins.
Cette situation alarmante a failli coûter la vie au citoyen G.Y., âgé seulement de 21 ans, qui a été reçu en urgence vendredi dernier au service des urgences chirurgicales et cela suite à un grave accident domestique. Le jeune étudiant en deuxième année en comptabilité et finances, ayant fait l'objet d'une grave blessure au niveau de l'avant-bras droit, a été admis, selon les témoignages de sa famille, vers les coups de 10h00 aux urgences chirurgicales de l'hôpital. «Nous n'avons vu ni agent d'accueil, ni médecin, le service était quasi vide», a affirmé la s'ur du patient. Et d'ajouter : «Mon frère a perdu beaucoup de sang et souffrait de douleurs abominables et aucun médecin n'était présent pour assurer les premiers soins». Le calvaire de ce citoyen a duré durant plus d'une demi-heure et s'est retrouvé par la suite dans un état semi-comateux. «J'ai cherché désespérément un médecin dans tout le service, en vain. En regardant mon fils se vider de son sang, je me suis dirigée immédiatement vers le directeur de garde qui m'a été d'une grande utilité», a déclaré sa mère. Cette «chasse aux médecins» a fini par donner ses fruits, un chirurgien d'urgence accompagné d'un confrère ayant pris en charge le blessé et réussi à sauver sa vie. La famille de G.Y, toujours sous le choc de cette journée infernale, a interpellé le directeur de l'établissement pour rapporter cet incident et avoir des explications quant à ces conditions «inacceptables» de prise en charge des citoyens.