Les médecins alertent sur les risques !

Ce qui m'a le plus interpellée dans le communiqué signé, il y a quelques jours, par le collectif des professeurs en sciences médicales, ce sont les passages qui informent sur l'état de progression de la pandémie. Ces derniers parlent, sans user de détours, d'aggravation de la situation sanitaire et de «l'augmentation quotidienne du nombre de cas positifs».Personne n'est en mesure de contredire ce constat parce que c'est la communauté médicale qui est sur le terrain et pas les faiseurs de fatwas du ministère des Affaires religieuses. J'ai encore plus froid dans le dos quand je lis : «La pandémie connaît actuellement une très forte hausse des contaminations et des décès qui vont en s'aggravant depuis les relâchements du Ramadhan, de l'Aïd el-Fitr et du déconfinement peut-être trop précipité» Ils savent de quoi ils parlent, eux qui vont au charbon et paient, sans compter, de leur vie, les soins qu'ils prodiguent à ceux qui en sont atteints. Ceux dont on devine qu'ils n'ont pas chopé le virus par une opération du saint esprit mais parce qu'ils se sont exposés au mépris des alertes.
Certes, certains walis montent, parfois, au créneau pour imposer une discipline qui permet de sauver, peut-être pas toutes les vies mais, au moins, quelques-unes de celles atteintes par la Covid-19. Quel chiffre doit-on atteindre pour instaurer des règles plus strictes ' On aurait dû privilégier les recommandations de la commission scientifique pour empêcher au moins que chacun y aille de sa propre lecture et de l'interprétation qui arrange le mieux ses affaires.
A quoi obéit le fait que l'on s'efface en haut lieu plus volontiers devant une fatwa qui perd tout son sens lorsqu'elle engage l'avenir de ceux qui refusent de renoncer au rituel, quitte à y laisser des plumes ' Le plus absurde dans l'affaire c'est qu'en même temps qu'un groupe de fanatisés déclare autoriser l'abattage avec tous les risques qu'il fait courir à autrui, on informe que la pandémie a gagné du terrain. Bonjour la cohérence et bonjour les dégâts ! Au tout début, lorsque la pandémie a révélé les dangers qu'elle semait sur son passage, l'affolement était sérieux.
M. B.