Pourquoi
l'investissement dans la wilaya de Constantine est-il en panne ? Pourquoi des
investisseurs qui ont bénéficié, depuis plusieurs années, de lots de terrains
dans des zones industrielles, n'ont rien fait alors que le problème du foncier
industriel est souvent avancé pour expliquer le manque d'investissement ?
Pourquoi chaque année, le même constat de carence est fait sans provoquer de
réaction dans les secteurs concernés? Qu'est-ce que fait l'Andi ? Qu'est-ce que
fait le tout dernier-né des organismes créé en 2006 par l'Etat dans le but
d'assainir le secteur, à savoir l'Observatoire de l'investissement ?
Ces questions, et beaucoup d'autres, sont
revenues souvent dans la bouche de l'animatrice du Forum de la radio régionale
de Constantine, diffusé, hier, sans que celles-ci obtiennent de réponses auprès
des nombreux invités du secteur présents sur le plateau. Dans leurs
interventions les représentants des organismes invités ont laissé les auditeurs
et les journalistes sur leur faim. Ces derniers n'ont pas manqué de rappeler
que, tout dernièrement, en présence des représentants de ce secteur, le wali
lui-même avait fait un constat déplorable en dénonçant un manque de volonté
flagrant de la part des investisseurs qui ne jouent pas le jeu malgré les
énormes facilités qui leur ont été accordées, notamment par l'octroi de lots de
terrains. Ces lots de terrain non exploités peuvent-ils être retirés à leurs
attrtibutaires ? Ils ont déploré le manque de suivi par l'administration
concernée. D'autres ont demandé des explications sur le fait qu'en guise
d'investissements seul le secteur pharmaceutique est présent et ont posé la
question pourquoi les zones industrielles qui devraient normalement abriter des
usines et des unités de production, sont-elles transformées en zones
d'habitations cossues où les salles des fêtes poussent comme des champignons à
côté de dépôts de vente et de distribution. Et l'on a vite fait de conclure que
le foncier industriel a été détourné de sa vocation. Et dans cette situation,
Constantine parviendra-t-elle à résorber son retard économique sur des wilayate
voisines comme Sétif et Batna, par exemple ?
Le président de la chambre de commerce, M.
Souissi, a évoqué des obstacles d'ordre bureaucratique, notamment bancaires
tout en déplorant l'existence d'un nombre pléthorique d'organismes intervenant
dans la vente des terrains (Aneref, Calpiref, Tourisme, Domaine, Urbanisme…),
ce qui provoque, selon lui, du cafouillage et fait perdre du temps au candidat
à l'investissement. Cette question a été également soulevée par un auditeur,
investisseur de son état, qui a fait part de son expérience et des problèmes
qu'il a rencontrés. Il finira par dire que le candidat à l'investissement est
soumis à un véritable parcours du combattant au sein de l'administration qui
est devenue un véritable labyrinthe. Aussi, M. Souissi souhaitera la création
d'un guichet unique ainsi qu'une stabilisation dans les lois, pour faciliter le
développement de l'investissement. «6O % des textes promulgués dans ce domaine
renvoient à des lois à venir», dira-t-il. C'est justement le domaine législatif
et réglementaire qui a fait l'objet de l'intervention du directeur de la
PME-PMI, qui a énuméré les textes en vigueur. Son collègue qui dirige la
société de gestion immobilière (SGI) à fait l'historique de la gestion des
zones industrielles en citant successivement les organismes Urbaco, Egzik, et
enfin la (SGI), née en 2OO4, qui, dira-t-il, avait hérité d'une situation
catastrophique. Le directeur de l'agence foncière a révélé que 17 lots non
exploités ont été récupérés dans la zone industrielle de Didouche Mourad, tout
en dégageant la responsabilité de son organisme concernant l'autorisation
d'érection de salles des fêtes, à l'intérieur des zones industrielles,
précisant que cette prérogative relève de l'administration, c'est-à-dire de
l'APC, car, fera-t-il observer, du point de vue sécurité et ordre public, cela
arrange ses affaires. Son collègue de la direction des biens de l'Etat parlera
des facilités accordées aux investisseurs par l'Etat dans le domaine du
foncier, à côté d'avantages fiscaux stimulants. Le débat s'est achevé, faute de
temps, sans que le sujet ne soit épuisé.
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Posté Le : 22/02/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com