Algérie

Les mauvaises nouvelles s'accumulent



Les mauvaises nouvelles s'accumulent
La semaine qui va se terminer a montré combien le pays est fébrile et en proie au doute. Et combien le gouvernement manque cruellement de confiance en soi, au point que la disponibilité d'un peu plus de 500 milliards de dinars est devenue «la mer à boire''. En fait, selon le gouvernement, c'est ce montant dont a besoin le Trésor pour l'année 2017. Depuis quelques jours, en fait depuis les déclarations du Premier ministre devant les députés et les sénateurs, une sorte de sinistrose traverse le pays, une grande angoisse lamine les milieux économiques et une peur panique s'est emparée des opérateurs sur les marchés. Les Algériens, abasourdis, enregistrent les mauvaises nouvelles, craignent le pire lorsque Ouyahia annonce que les caisses sont vides, au marché des change que l'euro atteint des sommets jamais égalés, que la tomate est à 180 DA le kg et que la situation économique du pays donne des signaux clairs d'une accélération de la dérive.Les mauvaises nouvelles s'accumulent sans que le gouvernement n'intervienne pour rassurer, calmer les marchés, maîtriser la situation. Et jusqu'au ministre du Commerce qui, au lieu de tempérer en ces moments de doute sur la capacité du gouvernement à rassurer sur sa politique sociale et économique, en rajoute une couche en annonçant qu'en 2018, il n'y aura pas un tour de vis aux importations, mais qu'elles seront (presque) réduites à la portion congrue. Le ministre du Commerce a-t-il une idée de ce que ses déclarations vont provoquer sur le marché des biens et services ' L'année 2018 sera celle, promet-il, de l'arrêt des importations. En soi ce n'est pas une mauvaise chose, car beaucoup de produits algériens vont bénéficier de cet arrêt des importations de ce type de produits. Le problème est de savoir si les intrants et matières premières pour l'industrie ne seront pas concernés par ce tour de vis, auquel cas le gouvernement va encourager ni plus ni moins que la spéculation, l'inflation, la dépréciation du dinar et, pour terminer, une situation chaotique avec des prix des produits finis qui provoquera un grand malaise social.
Le cycle sera terrible : la crise ne permet plus de créer des emplois durables, de distribuer des salaires, la confiance des investisseurs part en fumée, le chômage augmente, la demande sociale explose, la consommation baisse et l'épargne est bloquée. Au final, c'est l'asphyxie et le gouvernement, à ce moment, même avec sa «planche à billets» ne pourra rien faire car il a scié l'arbre sur lequel il était assis : la confiance des milieux d'affaires, des opérateurs, des patrons de PME et des investisseurs… Ce scénario ne devrait pas se réaliser si le gouvernement cesse de faire des déclarations explosives et ne pas tomber, lui au premier chef, dans la déprime, l'angoisse, la sinistrose. Un ancien ministre des Finances l'a clairement exprimé : «Nous ne sommes ni le Zimbabwe ni le Venezuela !»
Soit, mais il faut que les moments difficiles actuels et à venir que l'on nous décrit comme une sorte de fatalité et non pas le résultat de la gabegie des années passées, soient bien expliqués, sans créer la panique. Le Premier ministre est contre la démagogie, le populisme, et pour dire aux Algériens ce qu'ils doivent entendre ' C'est bien, encore faut-il qu'il fasse attention à ne pas trop blesser ou forcer là où il ne le faudrait pas, notamment dans le projet de loi de finances 2018. Car dans cette logique de sinistrose le gouvernement va apporter dans la loi de finances 2018 quelques hausses, notamment les prix à la pompe, qui risquent de faire augmenter les prix des transports et éroder par un effet boule de neige encore plus le pouvoir d'achat des Algériens, sérieusement malmené par la rumeur et la spéculation.


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