Algérie

Les matelassiers se comptent sur les doigts d'une main Métiers et traditions en voie d'extinction



Les matelassiers se comptent sur les doigts d'une main Métiers et traditions en voie d'extinction
Matelassier, voilà plus qu'un métier traditionnel, une vocation qui a gardé intactes ses lettres de noblesse à Constantine. A. Abdelkrim est l'un de ces virtuoses que les yeux ont du plaisir à contempler quand le matelassier accomplit avec un doigté extraordinaire son activité. Par ailleurs, Abdelkrim, sans exagération, peut être considéré comme l'un des derniers tenants du métier au sens du respect et même de la dévotion accordée à la tâche quand il s'y met. Un métier comme matelassier ne peut avoir d'indice corrélateur que l'origine de la résidence à laquelle il appartient. Autrement dit un quartier modeste, une demeure humble. Et celui-ci répond exactement aux références évoquées puisqu'il habite la vieille ville, dans l'un de ses pans parmi les plus populaires, en l'occurrence Zelaïka. Le métier comme tous ceux de son âge il l'a appris auprès de son grand-père et des amis de ce dernier qui l'ont pris en affection alors qu'il n'était encore qu'enfant qui se rendait à l'antre où s'affairait le patriarche parce qu'il trouvait une fraîcheur inégalée notamment au cours des caniculaires journées estivales. Dans sa jeunesse, si Abdelkrim a bien tenté de travailler dans une société privé qui consistait à faire de l'habillage aux véhicules industriels, à l'époque des camions plus proches de la charrette que des engins sophistiqués et à la limite supersoniques qui sillonnent les routes aujourd'hui. Mais il a très vite abandonné en raison de sa rétivité face à la hiérarchie, en fait au diktat qu'il aurait décelé. Il tiendra à rendre hommage aux Juifs constantinois qu'il a eu à côtoyer durant son enfance d'abord. «Quand j'ai commencé à voler le métier rien que par le regard. Je me rendais à Maqaad el hout (haut lieu de la juiverie locale de l'époque) et me tenant à deux ou trois mètres, je faisais semblant de me réchauffer sous les rayons du soleil pour en réalité voir la maîtrise avec laquelle tout en palabrant deux ou trois personnes enfilaient la laine, jaugeaient la rondeur du contenant pour lui donner une forme et ensuite passer à cet autre art qui consistait à donner au matelas sa forme finale.» Enchaînant, notre interlocuteur dira n'avoir «'jamais regretté d'avoir choisi ce métier parce qu'il permet de faire plaisir à tellement de personnes notamment les jeunes filles qui s'apprêtent pour le mariage». Il y a lieu de souligner que dans les coutumes locales, la dot (choura) de la mariée doit comprendre trois matelas, une espèce d'édredon (bssat) bourré de laine et à


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