Algérie

Les massacres du 8 Mai 1945 commémorés à Paris



C'est à Kherrata, l'une des villes touchées par les massacres coloniaux du 8 Mai 1945, que les premières manifestations contre le 5e mandat de Bouteflika et son régime ont débuté le 16 février dernier. Deux époques, deux réalités historiques, mais le même désir d'émancipation. Pour l'association Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA), le symbole est fort. Il établit un lien entre deux résistances qui se ressemblent, la précédente contre le colonialisme, et celle d'aujourd'hui face à "un système qui s'est imposé aux Algériens depuis l'indépendance, en 1962". "La commémoration des massacres du 8 Mai 1945 survient cette année à un moment inédit de l'histoire de l'Algérie indépendante. Une mobilisation populaire d'ampleur exceptionnelle réunit, depuis près de trois mois, des millions de personnes sur tout le territoire national contre un pouvoir autoritaire qui a généré la corruption et la marginalisation politique et sociale", relève l'ACDA.Cette association, qui participe aux actions de mobilisation de la diaspora algérienne en France pour le changement démocratique en Algérie, s'est également activement impliquée dans l'organisation du rassemblement annuel d'hommage aux victimes des massacres du 8 Mai 1945. Environ une trentaine d'autres organisations (anticolonialistes, contre le racisme, syndicales et politiques) ont également pris part à la cérémonie de commémoration du 74e anniversaire des tueries, qui a eu lieu mercredi dernier en fin de journée, sur la place du Châtelet, à Paris. Malgré une pluie battante, beaucoup de personnes ont tenu à être présentes pour exiger, de nouveau, que les massacres soient reconnus comme un crime d'Etat par les autorités françaises. Les organisateurs du rassemblement ont demandé au président Emmanuel Macron de prendre "les actes forts" qu'il avait promis durant sa campagne pour l'Elysée en 2017, au moment où il avait qualifié la colonisation de crime contre l'humanité. Outre la reconnaissance du crime, d'autres revendications ont été exprimées, dont l'ouverture de toutes les archives concernant les massacres et la diffusion des informations liées aux événements dans les médias et l'éducation nationale. Le combat dans l'Hexagone en faveur de l'admission des massacres du 8 Mai 1945 a connu un premier succès en 2015, avec l'adoption, par le conseil municipal de la ville de Paris, du v?u en faveur de la reconnaissance des massacres du 8 Mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata, présenté par Danielle Simonnet, élue de gauche. La même année, l'ancien secrétaire d'Etat des Anciens combattants s'était rendu à Sétif où il s'était recueilli à la mémoire des victimes. Jean-Marc Todeschini avait alors indiqué qu'"un travail de mémoire est nécessaire pour panser les plaies du passé". Dans le cas des massacres coloniaux, ce travail n'a toujours pas été fait par les autorités françaises.
S. L.-K.


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