Les marocains résidents à l'étranger (MRE) ne pourront pas voter lors des élections législatives anticipées du 25 novembre prochain. Ils ne pourront pas exercer leur droit de vote dans un isoloir, dans des bureaux aménagés dans leurs villes de résidence comme l'ont fait les Tunisiens. Ils ne peuvent le faire que par une procuration donnée, à un proche au ''pays''. Le collectif des marocains du Monde n'apprécie. Il appelle à manifester le 13 novembre sur l'Esplanade des droits de l'Homme à Paris, Place du Trocadero.
Azzedine Bouzidi, de la Coordination Europe de l'Union de l'initiative syndicale libre, membre du Collectif des Marocains du monde, est en colère. L'article 72 de la nouvelle constitution marocaine proposée par le Roi votée le 1er juillet dernier ne prévoit pas de bureaux de vote à l'étranger pour les ''émigrés''. En vertu dudit article, ils ne peuvent voter que par procuration. Chose que refuse le collectif qui met en avant le cas des tunisiens de ''l'étranger'' qui ont voté normalement dans des bureaux de vote spécialement aménagés, notamment en France. L'affaire nourrit en tout cas la polémique dans les milieux 'émigrés'' et de la diaspora marocaine. Un communiqué du collectif dénonce la limitation au vote par procuration comme une « atteinte au principe du droit personnel de vote consacré par l'article 30 de la loi fondamentale''. Selon M. Bouzidi, cité par la presse marocaine, cette loi « viole également la nature secrète du vote ». Une demande d'annulation de l'article 72 a été adressée au Conseil Constitutionnel par le collectif. Elle a peu de chances d'aboutir, du fait notamment que le déploiement de bureaux de vote dans les pays d'accueil se fait parallèlement à l'ouverture de nouvelles listes électorales, alors que le scrutin est très proche. Les « MRE » qui pèsent énormément dans l'économie du pays se sentent lâchés, trahis par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger qui n'aurait rien fait pour imposer la représentativité politique des ''émigrés''. Un appel à manifester le 13 novembre prochain devant les représentations diplomatiques en Europe a été lancé à la diaspora marocaine.
Les « Indignés marocains »
Certains qualifient les auteurs de l'appel par les « Indignés marocains ». Ce sera ''une démonstration de la mobilisation des MRE autour de leur droit à l'élection et l'éligibilité au sein du Parlement'', estime M. Bouzidi. Des élections législatives anticipées sont prévues au Maroc le 25 novembre prochain, qui devront désigner un gouvernement issu des résultats du scrutin, qui devrait être, selon la nouvelle constitution, plus ''libre'' vis-à-vis du Palais. Le Roi conserve le pouvoir de dissoudre le parlement après avoir consulté le président de la nouvelle Cour constitutionnelle dont la moitié des membres sont désignés par lui. Il préside le conseil ministériel, au sein duquel les grandes stratégies de l'Etat sont déterminées. Trois partis de l'extrême gauche et une association ont appelé au boycott de ces élections.
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Posté Le : 30/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Boualem Alami
Source : www.maghrebemergent.info