Après l’accord jeudi des pirates somaliens pour la libération des 25 otages (dont 16 Algériens) le "MV Blida" s’est déplacé jusqu’au port de Mombasa (Kenya) d'où ils seront rapatriés.
Ça y est les marins algériens sont bel et bien sur le chemin du retour en Algérie. A cet égard, "les dispositions nécessaires ont été prises pour rapatrier par vol spécial" ces marins à partir de Mombasa, a-t-il souligné, notant que la cellule de suivi reste en séance ouverte jusqu’à l’achèvement de l’opération de rapatriement. Approché par le Temps d’Algérie, Nasserdine Mansouri, DG de l'IBC, l'entreprise propriétaire du "MV Blida", a déclaré que les marins algériens devraient être rapatriés à partir de jeudi prochain. Nasserdine Mansouri a par ailleurs nié tout paiement de rançon aux pirates somaliens en contrepartie de la libération des otages. "Il n'a jamais été question de paiement de rançon, ni de la part des autorités algériennes, ni du côté des responsables jordaniens", clame le DG.
Après 10 mois passés aux mains des pirates somaliens, les marins algériens et leurs collègues d'autres nationalités ont été libérés jeudi 3 novembre. L’annonce a été faite d’abord par Amar Belani, le chargé de com du ministère des Affaires étrangères. Rappelons-nous. Le vraquier battant pavillon algérien, "MV Blida", avait été victime le 1er janvier 2011 d’un acte de piraterie en haute mer, alors qu’il se dirigeait vers le port de Mombasa au Kenya. Le navire avait à son bord un équipage de 27 membres, dont 17 de nationalité algérienne. Des contacts ont été établis l’été dernier avec les pirates. Mais comme dans toute négociation, il faut du temps et surtout trouver les bons canaux de communication pour pouvoir avancer. Ce qui fut manifestement fait. Deux otages (un Algérien et un Ukrainien) ont été libérés en premiers le 12 octobre. Ils ont été remis à un navire de l’armée américaine qui patrouillait dans les eaux somaliennes. Une fois en Algérie, Azzedine Toudji a, de suite, été débriefé par les services de sécurité. Un procédé appliquée pour chaque otage de par le monde. Depuis, motus bouche cousue. Le site d’information DNA a tenté de l’interviewer sans succès. Ses proches ont affirmé au journaliste que les autorités ont intimé l’ordre à Azzedine de se taire. Aussi heureux est le dénouement de cette affaire, des zones d'ombre subsistent. Pourquoi deux marins d’abord et les autres après ? Etait-ce un gage de bonne volonté des ravisseurs ? Etaient-ils munis d’un message ? Pas de réponse à ces questions. Reste toujours la contrepartie de cette libération que les familles des otages attendaient depuis des mois.
Dès l’annonce de la libération des marins, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait insisté que l’Algérie n’avait pas payé un dinar pour rendre leur liberté aux otages. "L’Algérie a une position doctrinale qui a été réaffirmée à de nombreuses reprises et de la manière la plus solennelle : l’Algérie ne verse pas de rançons et elle condamne fermement cette pratique qu’elle soit le fait des Etats ou d’organismes publics ou privés", a souligné Amar Belani dans une déclaration à l'APS.
Alors, si l'Algérie n'a rien payé, qui l'a fait à sa place ? Selon le Temps d’Algérie, l'affréteur du "MV Blida" qui est originaire de Jordanie a dû trouver une autre solution pour obtenir la libération des otages, "ce qui a d'ailleurs retardé l'aboutissement des négociations", a déclaré le DG l'IBC. Quelle autre solution que celle du paiement d’une rançon ? Les preneurs d’otages ne sont pas des enfants de chœur. Rappelons-nous Marie-Dedieu, la Française kidnappé le 1er octobre, au Kenya par des pirates et ramenée en Somalie. Décédée, ses ravisseurs voulaient monnayer la dépouille de leur captive. Alors, l’argument de "raisons humanitaires" avancé par l’Algérie ne tient pas la route. L’Algérie n'ignore pas comment et pourquoi furent libérés les captifs du "MV Blida". Même si le porte-parole des Affaires étrangères dit que "l’Algérie condamne cette pratique", il semble fermer les yeux sur la manière avec laquelle ont été libérés les 27 marins.
Cela dit, selon le site internet Somalia Report, une rançon de 3,5 millions de dollars a été payée en liquide pour rendre leur liberté aux 27 membres du vraquier "MV Blida".
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Posté Le : 07/11/2011
Posté par : infoalgerie
Ecrit par : Yacine K.
Source : www.lematindz.net