Algérie

Les marins dans le désaroi



L'interrogation est d'autant plus pertinente que ces «travailleurs de la mer» déplorent l'absence de représentation syndicale ainsi que de toute possibilité de s'organiser ou de se réunir dans un même lieu.
Est-ce dû à  la spécificité de leur métier ' En ultime recours, ils se sont tournés vers la presse nationale pour faire entendre leur voix. Ces marins s'estiment victimes d'une injustice sociale dans un métier où ils affirment avoir sacrifié la majeure partie de leur vie (une carrière vieille de 30 longues années pour la plupart d'entre eux).  A défaut d'être embarqués depuis environ 14 mois, leur salaire est de ce fait bloqué, car, expliquent-ils, le marin est payé à  l'embarquement. En effet, conformément au code maritime, le marin est rémunéré, soit à  salaires fixes, soit à  profits éventuels, soit par une combinaison de ces deux modes de rémunération, précisent les protestataires. «Voilà 12 et 14 mois que nous attendons un quelconque signe de l'IBC pour un éventuel embarquement. Plusieurs d'entre nous ont même obtenu les visas nécessaires et se sont préparés à  partir vers différentes destinations.
Mais rien n'y a à  ce jour filtré. Aucune explication ne nous a été fournie par l'employeur. Face à  ce flagrant mépris clairement affiché par l'employeur  à  notre égard et au silence complice du ministère de tutelle- la Direction de la marine marchande (DMM)-,  nous ne savons plus à  qui nous adresser. Nous avons frappé à  toutes les portes. En vain. Aujourd'hui, on nous ignore comme si nous n'avions jamais existé. Oublie-t-on que nous avons des familles à  nourrir '» se sont-ils interrogé. Contacté, Nacer Mansouri, DG de l'IBC, estime pour sa part que jusqu'à preuve du contraire, ses portes ont toujours été ouvertes aux employés de la compagnie. Pour lui, la situation dont font état les marins protestataires est essentiellement due à  des contraintes purement techniques qui sont d'ordre conjoncturel. L'ensemble des huit navires, la flotte d'IBC est à  l'étranger (en Asie).
D'où l'absence de possibilités d'embarquement. Et d'ajouter que « pour le moment, tous les navires sont à  bord. Il n'y a pas eu de débarquements pour pouvoir placer les marins en attente d'embarquement depuis plusieurs mois». Allant dans le détail, il dira que outre le Blida toujours entre les mains des pirates somaliens, le reste des navires est actuellement en activité à  l'étranger : El Hadjar, Nedroma, Nmemcha et Ain Témouchent  sont en Asie, les trois autres à  savoir Djebel Onk, Rafaa et Ksel en Grèce. D'une capacité de transport de 7000 tonnes, ces trois navires désarmés sont, en effet, bloqués au port grec de Piraeus et ce depuis 2008, précisent les marins interrogés. Par ailleurs, trois des quatre bateaux qui sont en Asie s'apprêtent à  partir en mer Noire et à  bord desquels va embarquer une partie des marins déjà programmés, poursuit M Mansouri. Les mêmes sources n'arrivent toujours pas à  trouver une explication à  leur situation qui semble s'inscrire dans le temps. En cause, il est universellement établi que le marin stabilisé -dans le jargon des marins et des professions maritimes-  bénéficie d'une priorité d'embarquement sur les navires de l'armateur, d'une suspension de son contrat au-delà de l'embarquement et de ses congés, d'une rémunération pendant la période d'attente d'embarquement, contrepartie de sa disponibilité. Le marin titularisé n'est plus, comme jadis, au service d'un navire, mais au service d'un armateur. Il est assuré de la permanence de l'emploi, percevant une demi-solde lorsqu'il est débarqué, sous condition d'être à  la disposition permanente de son employeur, insistent-ils.            


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