Algérie

Les marins algériens dans un état critique



Ils demandent l'intervention de l'Etat algérien pour mettre un terme au malheur qu'ils vivent quotidiennement depuis 7 mois.
Pris en otage le 1er janvier 2011, les marins algériens captifs de pirates somaliens au nord de Mogadiscio appellent les autorités du pays à  intervenir pour àªtre libérés et rejoindre leurs familles avant le Ramadhan. Selon un porte-parole des familles des marins, également fils d'un des otages, Fouzi Aït Ramdane, «un contact téléphonique a eu lieu samedi après-midi. J'ai parlé avec mon père qui m'a exposé la situation. Les marins sont dans un état psychique des plus démoralisants. Ils ne mangent qu'une fois par jour et boivent de l'eau impropre à  la consommation.
Ils sont détenus dans des conditions qui frôlent l'enfer. Ils subissent cet emprisonnement sous des chaleurs qui atteignent les 55-60°. Les marins demandent l'intervention des hautes autorités du pays, en l'occurrence la présidence de la République». Dans la matinée d'hier, les familles des marins ont été reçus au siège de l'International Bulk Carries (IBC) et se sont entretenus avec le directeur général de cette compagnie maritime détenue à  51% par la CNAN et à  49% par un groupe saoudien. Le DG de l'IBC a voulu rassurer les familles en leur indiquant que «les négociations entre l'affréteur jordanien Leadroww et les pirates somaliens sont en cours». Mais pour les familles, «ce discours répété à  chaque rencontre n'est pas réconfortant».
Les familles des otages veulent que l'Etat algérien paye la rançon, à  l'image de la Tunisie et de pays occidentaux qui ont opté pour cette solution.
«Les pirates somaliens ne veulent que de l'argent, ils n'ont aucune considération religieuse ou ethnique. Nous espérons leur libération avant le Ramadhan. Certaines familles n'arrivent plus à  survivre. Avant même la prise d'otage, des enfants de marins n'avaient pas vu leur père depuis plus d'une année. Je vous assure que ceux qui ont pu parler avec leurs proches captifs de pirates n'ont pas reconnu leur voix. Les marins arrivent à  peine à  parler. Il faut trouver une solution avant qu'il ne soit trop tard. Nous sommes fatigués. Nous avons frappé à  toutes les portes. De la Présidence aux ministère des Affaires étrangères et à  celui des Transports, sans succès», nous a expliqué M. Aït Ramdane.
Si les familles des marins demandent le paiement de la rançon par l'Etat algérien car jugeant que c'est le seul moyen pour revoir leurs proches, il est utile de rappeler un aspect de taille. En effet, c'est l'Algérie qui a été à  l'origine de l'adoption par l'Organisation des Nations unies de la résolution 1904 relative à  la criminalisation du versement de rançon aux terroristes. Dans une large mesure, les pirates somaliens sont considérés comme faisant partie de groupes spécialisés dans le crime organisé ayant des ramifications avec des éléments d'Al Qaîda présents dans la région de la Corne de l'Afrique. Autant dire que l'Algérie se trouve devant un dilemme, d'autant plus que beaucoup de pays ont approuvé la démarche de la diplomatie algérienne dans la sphère onusienne.
 


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