Algérie

Les marcheurs du mardi font de la résistance


Le froid et la pluie n'ont pas empêché les étudiants et des citoyens d'Oran d'honorer la marche de ce 35e mardi de la révolution et de redire leur aversion pour ce pouvoir qui continue de leur dénier le droit de choisir leur destinée. Au cours du rassemblement d'avant-marche à la place du 1er-Novembre, des étudiants ont pris la parole pour rappeler les raisons qui ont poussé les Algériens à investir la rue le 22 février et à continuer de marcher, inlassablement, chaque mardi et vendredi : le départ de la "bande", l'indépendance de la justice, la libération des médias, la récupération de la souveraineté populaire, l'instauration d'un Etat civil, la possibilité de choisir les dirigeants à travers des élections libres et transparentes.Tels ont été quelques-uns des arguments qui ont été évoqués par les intervenants qui n'ont pas omis de rappeler que les dirigeants actuels sont membres de cette îssaba que les Algériens veulent chasser et que, à ce titre, il n'était pas logique d'adouber un processus électoral sous leur supervision. "Nous continuerons de rejeter l'élection présidentielle parce qu'elle servira les intérêts des résidus du pouvoir et non pas, comme on essaie de nous le faire croire, le peuple. L'Algérie mérite mieux, beaucoup mieux", s'est enflammé l'un des contestataires.
Sous une pluie battante, les manifestants ont entamé leur marche vers le siège de la wilaya en scandant les traditionnels slogans hostiles au pouvoir, aux partis de l'allégeance ? particulièrement le FLN, dont la mouhafadha d'Oran se trouve sur leur itinéraire ? et au Parlement, dont ils exigent depuis quelques semaines le démantèlement. Ils ont également exprimé leur désir de vivre dans un pays géré par des civils et non par des militaires, à l'ombre d'un Etat qui respecte les droits de l'Homme et défend les libertés individuelles et collectives.
"Les parents de deux photographes du hirak ont reçu la visite d'éléments sécuritaires dans une basse tentative d'intimidation. N'ayant pas trouvé leurs cibles chez elles, ils ont enjoint à leurs parents de leur interdire de participer aux marches et de prendre des photos. De quel droit '" s'est insurgé un manifestant, en soulignant, par ailleurs, l'inanité de cette démarche, "90% des marcheurs étant des photographes de l'instantané et des vidéastes du direct en puissance".
La marche de ce mardi a, une nouvelle fois, démontré une volonté de poursuivre la lutte. "Nous avons marché malgré la chaleur et la soif du Ramadan, nous marchons sous la pluie et nous marcherons même sous la neige. Je jure que nous ne vous lâcherons pas", assurait un manifestant, en diffusant les images de la marche en direct sur les réseaux sociaux.

S. Ould Ali
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