Certains, parmi les militants associatifs et partisans, nous ont appelé vendredi matin de la capitale comme pour annoncer, non sans fierté, une première victoire : celle d'avoir réussi à passer entre les mailles du dispositif sécuritaire déployé sur l'axe routier menant vers Alger. Au niveau des barrages installés en divers points (Beni Amrane, Tidjelabine, Reghaïa, les Bananiers…) les contrôles sont quasi systématiques pour les véhicules venant de Kabylie, nous assurent des citoyens qui ont quitté Béjaïa vendredi.
«La volonté d'intimider était perceptible», nous dit Réda Boudraâ, chef du bureau régional de Béjaïa du RCD, partie prenante de la CNCD. A 2 heures, les premiers groupes, dont de nombreux étudiants, sont à la station de voyageurs (SNTV) de la ville de Béjaïa. Ils ont pris place dans les premiers bus en direction d'Alger alors que d'autres ont préféré le transport ferroviaire. Outre le train de correspondance sur Beni Mansour qui n'a pas manqué de passagers, l'autorail, le seul train en partance pour Alger, fait le plein. Parmi les passagers se trouvent, bien entendu, ceux qui ont préféré éviter de se déplacer, comme d'habitude, le samedi, jour de la marche. «L'autorail était bondé», témoigne Kader Sadji, animateur du café littéraire de Béjaïa, l'un des passagers qui est allé hier à Alger pour prendre part à la marche de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Ses collègues du café devraient le rejoindre pour donner suite à leur déclaration de soutien à l'action de la CNCD.
«Tous les défenseurs des libertés, hommes et femmes, sont plus que jamais interpellés, pour se mobiliser, quotidiennement et unitairement, afin d'enclencher un mouvement irréversible pour le changement tant attendu par notre peuple», écrit le café littéraire dans sa déclaration de soutien. Il considère que «les forces de progrès doivent garder l'initiative de la mobilisation pour traduire avec justesse les aspirations profondes de la population». D'autres militants pour le changement et la démocratie se déclinent, par leur adhésion, comme faisant partie de ces forces de progrès. Des membres de l'Association des victimes d'Octobre 1988, des syndicalistes, dont Hocine Boumedjane, responsable du Satef de Béjaïa, des artistes, des avocats devraient àªtre aujourd'hui à Alger. Du beau monde entièrement acquis à la cause de la CNCD.
A se référer aux propos de nos sources, quelques centaines de personnes se sont mobilisés pour grossir les rangs des marcheurs de ce samedi. Tous conscients de devoir faire face à un impressionnant dispositif sécuritaire déjà en place à Alger. A Béjaïa, la police est également en état d'alerte, selon une source bien informée. En plus des protestations de rue répétitives ces derniers temps dans la wilaya, un appel est lancé pour une marche aujourd'hui, à la même heure qu'à Alger. Anonyme, cet appel circule sur le net sans identité, si ce n'est celle de personnes qui le répercutent.
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Posté Le : 12/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kamel Medjdoub
Source : www.elwatan.com