Algérie

Les marchands de rumeurs !



Les rumeurs font, chez nous, autant de dégâts que la peste et le choléra réunis ! Voilà un constat qui coule aujourd'hui de source à la suite de l'apparition du coronavirus ! Mais qui entretient ce climat de suspicion dans la société ' Ce sont, sans doute, les marchands de rumeurs ! Qui provoque la paranoïa collective ' Ce sont encore eux ! Qui facilite les pénuries dans les magasins ainsi que les grandes surfaces au moment des crises et encourage le sale boulot des spéculateurs ' Eh bien, ce sont toujours les mêmes ! Purée ! Pas besoin de se triturer trop les méninges pour trouver l'origine des fake-news, c'est « made in Algeria », décidément. Les miens aiment trop les rumeurs, pas forcément parce qu'ils ne disposent pas d'informations officielles, mais parce qu'ils sont étouffés par la culture de masse. Et, malheureusement, cette culture de masse, comme le rappelle bien d'ailleurs le philosophe allemand Adorno dans ses «Minima Moralia», ne produit pas seulement la camelote, mais aussi une clientèle pour la camelote ! Et l'écosystème de la rumeur fait son petit bonhomme de chemin en polluant tous les canaux de l'information à différentes échelles jusqu'au sommet de la pyramide.Il est évident que le statut de l'homme de la rue dans mon pays, et je n'exagère point ici, dépasse parfois celui du journaliste, du chercheur en épidémiologie, ou d'un écrivain de renom, fût-il récipiendaire du prix Goncourt ou Nobel ! La faute est à qui ' Peut-être à notre système social qui ne valorise pas les valeurs, qui a dégradé le statut de l'homme de science et de la culture en général, vandalisé au demeurant par le matérialisme sociétal, virus de la rente oblige ! Si les Algériens tendent de nos jours leurs oreilles vers les sources «indiscrètes» de l'information, c'est parce qu'ils y sont habitués depuis fort longtemps, et ce n'est qu'avec la fortification de nos systèmes éducatifs et culturels qu'on peut freiner ce rythme accéléré des rumeurs...


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