Ce sont 13 000 amputations des membres inférieurs opérées en l'espace de deux ans. C'est bien là le chiffre effarant des victimes de la chaussure chinoise qui, malheureusement, continue à inonder le marché algérien. La source médicale, qui rend publique cette pénible situation, précise que le ce chiffre avancé ne concerne que les malades diabétiques dont les infections dues aux allergies déclenchées par les matériaux utilisés dans la confection des chaussures incriminées ont aggravé les complications au stade de l'amputation.
Autrement dit, bien d'autres citoyens certainement aux moyens modestes contraints à s'habiller et se chausser petitement ont développé des maladies qu'ils doivent gérer. Ils doivent donc ouvrir un autre chapitre douloureux dans leurs dépenses déjà inconciliables avec leur pouvoir d'achat. Les caisses de Sécurité sociale auront à subir des dépenses. Mais, qu'importe le coût puisque c'est le même contribuable qui paie la note. Pourtant, la gravité d'une telle annonce n'a entraîné aucune réaction et encore moins de sanction à quelque niveau que ce soit. C'est le silence total qui traduit toute l'indifférence réservée au bien-être du citoyen. Un silence complice garant de la protection dont jouit le monde des affaires où l'argent est sublimé.
Dans ce cas de figure, qui doit-on incriminer ' Les Chinois qui nous fourguent des marchandises n'obéissant à aucune norme d'hygiène et de sécurité '
Aux importateurs algériens responsables du choix de la qualité des produits sur lequel est basée toute leur stratégie de gain rapide ' Ou alors aux différents services publics, censés protéger le consommateur, qui ne s'acquittent pas de leur mission ' Si la morale condamne sur un pied d'égalité toute cette chaîne d'intervenants, il n'en demeure pas moins que la responsabilité est totale pour les auteurs et les commanditaires d'un tel business. Ces derniers sont conscients de la détresse sociale de leurs concitoyens et s'ingénient à l'exploiter pour en tirer un maximum de profit : de l'argent pour les uns et la paix sociale pour les autres.
En dehors de cette connivence d'intérêt, il sera alors difficile au commun des mortels de saisir la pérennité et la stabilité dont jouit un tel commerce ravageur sans que les services sanitaires et autres structures de contrôle de la qualité des produits marchands interviennent dans le cadre de la mission qui leur est dévolue. Certainement, il n'y a pas que la chaussure qui blesse les Algériens, mais espérons, toutefois, que l'affaire, la grande, aura un jour une fin.
Posté Le : 26/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Guissem
Source : www.elwatan.com