Algérie

Les maraîchers dans le désarroi



Avec la crise de l'eau potable qui s'accentue dans tout le versant sud de la wilaya de Tizi Ouzou, alimentée à partir du barrage de Koudiat Acerdoune, les maraîchers craignent qu'on leur interdise d'utiliser l'eau du barrage pour irriguer leurs champs et, du coup, perdre tout ce qu'ils ont investi.La saison estivale vient à peine de débuter que les maraîchers de la région de Tizi Ghennif redoutent déjà que leurs récoltes soient compromises en raison du manque d'eau pour irriguer leurs champs dans lesquels ils ont investi leurs capitaux et leurs efforts. En effet, la crise d'eau potable s'accentue dans tout le versant sud de la wilaya qui est essentiellement alimentée à partir du barrage de Koudiat Acerdoune, dans la wilaya de Bouira.
Les quantités d'eau pompées vers les communes de cette vaste contrée allant de Draâ El-Mizan jusqu'aux Ouadhias en passant par Tizi Ghennif et Boghni, pour un total de quatorze municipalités, habitées par une population qui s'élève à plus de 120 000 habitants, sont drastiquement réduites, car ce barrage a atteint son plus bas niveau de remplissage. À Tizi Ghennif, les responsables locaux s'apprêtent à remettre en marche la station monobloc installée au milieu des années 2000 sur les berges du barrage d'eau de la localité en vue d'alimenter les villages du versant nord de la commune comme une partie de la solution afin d'atténuer un tant soit peu cette crise.
Sitôt cette information a commencé à circuler, les maraîchers qui ont investi des centaines de millions de centimes redoutent déjà la banqueroute et craignent qu'on leur interdise d'utiliser l'eau du barrage pour irriguer leurs champs. Ils ne savent plus à quelle autorité s'adresser. "Nous sommes surpris d'apprendre que l'eau du barrage sera utilisée pour alimenter les villages en eau potable. Or, lorsque nous avions lancé nos plantations, personne n'est venu nous demander de les arrêter.
Il n'y a aucun écrit dans ce sens. Si cette information s'avérait exacte, nous craignons de perdre tout ce que nous avons investi. On nous demande de recourir aux citernes, mais est-ce vraiment la solution '", s'est interrogé un maraîcher qui s'est lancé dans la plantation de la pastèque. Il faut dire que depuis des années, toutes les terres qui se trouvent autour du barrage servaient aux cultures maraîchères, entre autres la pastèque, le haricot vert et la laitue sans aucune inquiétude.
"Pour le moment, nous attendons que cette décision soit appliquée, puis, nous saurons comment riposter", a ajouté un autre agriculteur. "Jusque-là, nous recevions 4000 m cubes/ jour en alternance avec la commune de M'kira. Ces derniers jours, cette quantité est réduite de moitié, dont une grande partie se déverse dans la nature à cause d'innombrables fuites constatées aussi bien sur les conduites principales que secondaires. Impossible de satisfaire notre population qui dépasse les 40 000 habitants.
Dès la semaine prochaine, nous serons contraints de recourir à l'eau du barrage. C'est une solution d'urgence. S'il est vrai que ces maraîchers ont le droit de s'en inquiéter, il ne faut pas perdre de vue que la vie de nos concitoyens passe avant toute autre considération, car l'eau est vitale et on ne peut pas la remplacer par autre chose", a expliqué le maire, Djamel Mahmoud, jugeant au passage que sa commune vit une crise sans précédent alors que ce n'est que le début de l'été. "Avant le lancement de ces plantations, les agriculteurs se sont enquis auprès des services de l'ADE, de l'hydraulique, du directeur du barrage et de mes services.
Aucun écrit ne nous a été destiné à ce sujet, c'est pourquoi nous les avons autorisés à lancer leurs plantations. Mais, si une quelconque décision est prise dans les prochains jours, nous ne donnerons aucune autorisation pour d'autres potentiels fellahs afin de lancer de nouvelles plantations", a indiqué la subdivisionnaire agricole de Tizi Ghennif. À noter que pour cette saison, plus de 20 hectares sont consacrés à cette filière.

O. Ghilès


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