En 2013, 4,2 millions de têtes avaient été sacrifiésCe qui représentera un chiffre d'affaires qui tournera autour des 150 milliards de dinars soit environ 1,5 milliard de dollars.Les Algériens aiguisent leurs couteaux. Plus de quatre millions de moutons seront sacrifiés le jour de l'Aïd El Adha, qui sera célébré le 24 septembre prochain. Ce qui doit représenter un chiffre d'affaires qui tournera autour des 150 milliards de dinars, soit environ 1,5 milliard de dollars. Un pactole qui ira directement dans les poches des maquignons et de ceux de cette mafia qui se greffe occasionnellement autour de ce commerce juteux et dont les sommes rondelettes se perdront dans les méandres de l'informel qui fait tant de mal à l'économie du pays. Et c'est à l'instant où l'Etat s'affiche près de ses sous que se constituent des sommes d'argent considérables qui échapperont encore une fois au fisc.La trésorerie du pays qui est déjà mise à mal par la dégringolade des prix du pétrole n'en sera que davantage affectée au moment où le Premier ministre, Abdelmalek Sellal vient d'appeler à une rationalisation des dépenses alors que les pouvoirs publics ont lancé une opération de réintégration de la manne financière qui circule dans le secteur de l'informel dans le circuit officiel. La partie est loin d'être gagnée. Si l'on se fie au trafic qui entoure le type de commerce qui s'est greffé sur cette fête incontournable de l'Aïd El Adha, il est dores et déjà acquis que les chiffres de cette année atteindront un nouveau record. Un constat qui s'établit si l'on se fie aux statistiques officielles passées. En 2013, 4,2 millions de têtes avaient été sacrifiés. Ce qui a représenté un chiffre d'affaires de plus de 134,4 milliards de dinars. Une estimation qui a été établie sur la base d'un prix moyen du mouton à 32.000 dinars. La fête de l'Aïd El Adha qui est solidement ancrée au sein de la société algérienne ne trouve sa véritable signification qu'à travers le sacrifice du mouton. Un sacrifice qui obéit à un rituel religieux que chaque croyant s'empresse d'honorer.Cette année, certainement plus que celles qui se sont écoulées, il aura pour impact de rogner davantage et sérieusement leur pouvoir d'achat, une saignée si l'on considère que le prix moyen du mouton évoluera autour de 40.000 dinars alors que le salaire moyen des Algériens qui a évolué de 4,8% a atteint 37.800 dinars en 2014. Il est à se demander comment feront les citoyens aux faibles revenus pour faire face à un tel type de dépense. Faut-il rappeler que plus de 1,5 million de ménages nécessiteux ont été recensés à l'occasion du Ramadhan et étaient donc censés bénéficier du fameux «couffin du Ramadhan» pour faire face aux dépenses particulières qu'occasionne le mois sacré.Selon certaines projections et faute de disposer de statistiques officielles, quelque 20% des ménages ne pourront pas répondre à cette tradition qui représente un des moments forts de la pratique d'un des pilliers de la religion musulmane. Les maquignons et les affairistes de tout poil seront passés par là. Ils auront saigné le simple citoyen, un cheptel ovin qui prendra du temps pour se reconstituer et exclut de cette fête toute une frange de la population.
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Posté Le : 20/09/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com