A quelques jours de l'Aïd El-Adha, les marchés à
bestiaux, tout comme les fermes d'élevage, à travers tout le pays, connaissent
les premiers rushes des citoyens désireux d'acheter leur mouton et éviter les
déboires des achats de dernière minute. Et comme chaque année, la disponibilité
du mouton sur le marché, ainsi que son prix, dominent l'actualité du citoyen.
Les ménages, particulièrement les gens de la ville, qui ne prêtent aucune
attention à cette question durant le reste de l'année, commencent à s'y
intéresser de plus près, à mesure qu'approche l'échéance de l'achat. La
certitude qu'il n'y a aucune inquiétude à se faire concernant l'offre, puisqu'au
niveau de tous les marchés, comme ceux d'Oran, les animaux sont en nombre
largement suffisant pour satisfaire la demande. Quant au prix du mouton, il est
plus élevé que celui de l'année dernière. A El-Bayadh,
l'éleveur est bien décidé à pousser le citadin dans ses derniers retranchements.
A la veille de l'Aïd El-Kébir, l'occasion lui
est offerte de lui faire voir de toutes les couleurs dans les marchés à
bestiaux. En effet, les cornes du bélier de l'Aïd sont chauffées à blanc et sa
toison risquerait bien de brûler les doigts de celui qui oserait la tâter et
rares seront celles ou ceux parmi les familles aux revenus moyens qui verraient
le bélier de l'Aïd trôner dans la cour de leur maison. En effet, lors d'une
récente virée qui nous a conduits dans les différents marchés à bestiaux
hebdomadaires d'El-Bayadh, d'El-Abiodh
et de Bouktob, de véritables Bourses du mouton, nous
avons été désagréablement surpris par la cherté de cet ovin aux cornes
fourchues et bien fournies. Bien des chefs de famille qui s'approcheraient de
lui se casseraient les dents. Les maquignons venus des wilayas de l'Est du pays
ne vous laissent pas placer un seul mot en levant la barre très haut en raflant
sur leur passage les centaines de têtes de béliers très gras à des prix qui
feraient sortir les yeux de leurs orbites. Ils mettent le prix pour faire plier
l'éleveur. Le prix est déjà fixé à 45.000,00 DA quel que soit le poids de la
bête, pourvu que les cornes vont en harmonie avec son gabarit et, pour faire
monter les enchères, tous les subterfuges sont alignés et étalés par l'éleveur
face à l'acquéreur médusé. Et lorsque le maquignon s'en mêle, il faut
s'attendre à une montée vertigineuse du prix qui peut dépasser non sans donner
des sueurs froides dans le dos au petit fonctionnaire la barre des 50.000,00 DA
et c'est à prendre ou à laisser.
Pour la wilaya de Nâama, les pères de famille
qui ont tablé sur l'antenais, la bête la plus prisée en de pareilles fêtes, cédé
la semaine dernière entre 20.000 DA et 25.000DA, ont vu le prix de celui-ci
grimper à 28.000DA, voire 30.000 DA. Même constat pour les salariés qui ont
opté pour l'antenaise (Hawlia), vendue d'habitude
entre 13.000 DA et 15.000 DA. Celle-ci, à la faveur des dernières
précipitations, a fait un grand bond en avant en affichant entre 17.000 DA et 19.000
DA, au même titre que la brebis dont certaines espèces ont été cédées à 20.000
DA.
Le bélier, bête prestigieuse aux cornes bien montées, se négocie au
niveau du même marché entre 35.000 DA et 41.000 DA. Cette hausse soudaine des
prix des moutons trouve différentes explications chez les éleveurs et les
professionnels du secteur. Certains, outre l'effet de la pluviométrie, la
mettent sur le dos de la cherté de l'aliment du bétail.
Mais d'autres, par contre, la justifient par l'amélioration du pouvoir
d'achat des salariés surtout après les dernières augmentations des salaires, chose
qui a suscité l'accroissement du taux de la demande.
A Oran, les prix des moutons ont flambé dans les marchés à bestiaux pour
atteindre des seuils jamais égalés, au grand dam des bourses moyennes. Le
mouton corné est négocié entre 30.000 et 45.000 dinars. Les maquignons venus
des régions steppiques sont au rendez-vous, mais les acheteurs ne se bousculent
pas trop, à quelques jours de l'Aïd. Les prix proposés ont réussi à refroidir
les ardeurs des acheteurs les plus téméraires. Nombre d'Oranais vont renoncer
cette année au mouton pour se rabattre sur un peu de viande et des abats. Certains
ont déjà passé leurs commandes auprès des boucheries. Concernant les prix de la
viande ovine, ils varient entre 800 et 900 dinars le kilo. Pour les
connaisseurs du marché, cette envolée des prix du mouton est l'Å“uvre des
spéculateurs qui profitent au maximum de la conjoncture actuelle. La politique
de soutien des prix des aliments de bétail semble convaincre les éleveurs à
garder la tête bien froide dans l'espoir de faire le maximum de gain à
l'occasion de la fête du «sacrifice».
Même constat à la wilaya de Tébessa, il faudra être prêt à débourser
entre 20.000 DA et 40.000 DA pour une bête de un à deux ans pesant entre 12 et 15
kilos. Certains se déplacent jusqu'à Bir Mokkadem, Chéria ou encore Darmoun, régions où le mouton est roi. D'autres, en
revanche, attendront les derniers jours pour prendre une décision, tout en
espérant que les prix subiront un quelconque fléchissement. Enfin, les
premières cornes font déjà leur apparition, à la grande joie des petits et les
premiers acquéreurs venus des autres wilayas, car la wilaya de Tébessa demeure
un fournisseur majeur pour les autres villes du pays, en pareille occasion.
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Posté Le : 31/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : HM, MSL, AC & JB
Source : www.lequotidien-oran.com