Algérie

Les manifestations contre le gaz de schiste se poursuivent



Les manifestations contre le gaz de schiste se poursuivent
Malgré les assurances des pouvoirs publics et celles de certains experts connus pour leur crédibilité, les manifestations contre l'exploration, même à titre expérimental, du gaz de schiste, se poursuivent. Hier encore, quelque 800 citoyens, principalement des étudiants, sont sortis dans la ville de Tamanrasset pour dire leur refus catégorique d'appuyer le choix du gouvernement de recourir au gaz de schiste comme alternative au pétrole. Surtout pas chez eux ni dans les localités avoisinantes. Les manifestants ont parcouru les artères de la ville, brandissant des banderoles et scandant des slogans rejetant l'idée même de lancer un quelconque essai en la matière. Le refus est catégorique : pas question de poursuivre le travail d'exploration entamé dans la région d'Ahnet, qui se trouve à quelques 35 km de la ville de In Salah. Et pas question, non plus, que cela s'étende à d'autres puits et d'autres régions du grand Sahara.La raison en est claire et toute simple, c'est que cette exploration du gaz de schiste, du moins dans les conditions actuelles, comporte de grands dangers pour la population locale, peut être même celle de tout le pays et ailleurs, à courte, moyenne et longue durée. Ce ne sont pas les dires de simples citoyens mais de personnes qui s'y connaissent et d'autres qui ont fait des recherches assez approfondies sur le sujet. Parallèlement à cette manifestation des étudiants de la ville de Tamanrasset, une autre a eu lieu à In Salah et elle n'est pas la première, d'ailleurs, puisque c'est là où ont commencé les toutes premières protestations contre le gaz de schiste, le 1er janvier de l'année en cours, à la grande surprise de Youcef Yousfi, le ministre de l'Energie. Dès le début, le mouvement était menaçant, obligeant le ministre à se rendre sur place dans une tentative d'apaiser les esprits, empêcher la reprise de la protestation mais aussi avoir l'aval, de manière officielle, de la population locale pour mener à bout son projet. C'était sans compter sur l'opposition farouche de militants assez nombreux qui n'ont pas attendu ce jour de 1er janvier pour préparer leur riposte. Ces derniers, engagés dans des associations environnementales et de défense des droits de l'Homme, affichent une détermination sans faille à aller à l'encontre du projet gouvernemental. La naissance des chaînes de télévision privées aidant, ces mêmes militants, dont des médecins et autres ne manquent pas d'occasions pour en parler. Quitte à faire face à des personnes assez expérimentées dans le domaine des forages et qui connaissent le terrain bien plus que d'autres, à l'exemple de l'ancien ministre, et ancien P-dg de Sonatrach, Abdelmadjid Attar. Avec tous ses arguments, assurant qu'il n'y aura aucun préjudice sur la santé des citoyens, l'ancien ministre et responsable de Sonatrach, aujourd'hui à la retraite, n'a pas réussi à dissuader son interlocutrice de continuer à s'opposer au projet mené justement par la compagnie nationale, aidée en cela par Total. Le rejet se poursuit et d'autres manifestations sont annoncées à In Salah et ailleurs jusqu'à faire décider le gouvernement à abandonner totalement son idée de recourir au gaz de schiste comme alternative. D'autant que, répliquent beaucoup, «cela veut dire qu'on reste toujours dans la rente. Du pétrole au gaz de schiste. Et l'agriculture ' Et le tourisme ' Et les autres richesses de notre pays ' Pourquoi faudrait-il rester dans la logique de la rente '», s'insurgent-ils. Le pire dans cela, c'est que le gaz de schiste n'est pas du tout rentable, de l'avis même d'Abdelmadjid Attar, surtout pas dans les conditions actuelles qui ne s'y prêtent nullement. Rien à voir avec les USA qui, grâce aux grands moyens dont ils disposent, ont réussi, en effet, dans leur exploitation du gaz et de pétrole de schiste jusqu'à cesser l'importation du pétrole et envisager même son exportation (exportation du pétrole de schiste). En France, le gouvernement dit non à son exploitation dans le pays mais ne trouve pas mal l'idée que d'autres pays le fassent, entre autres, pour approvisionner le marché français. Un débat national, voire international, s'impose, plaident les associations environnementales et tous les citoyens qui s'opposent à cette exploitation du gaz de schiste en Algérie. «L'exploration du gaz de schiste est un acte suicidaire...nous sommes tous In Salah», crient-ils. K. M.




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