Algérie

Les manifestations contre l'armée reprennent



Responsables de l’ancien régime impunis, calendrier électoral contesté, multiplication des procès de civils devant des cours militaires, tels sont les récriminations récoltées après la chute du raïs. Une chute qui a suscité beaucoup d’espoir quant à tourner la page d’un passé marqué par trop de tyrannie et d’injustices. Mission confiée aux militaires. Mais les lendemains de la fête ont été de courte durée.
Considérée comme le messie après le départ du président Hosni Moubarak, l’armée est aujourd’hui la cible de vives critiques de la part de mouvements à l’origine de la révolte. «Nous voulons un réel nettoyage, de vrais procès, un vrai gouvernement», lance sur sa page facebook la Coalition des jeunes de la révolution, principale fédération de mouvements d’internautes qui ont initié le soulèvement en janvier dernier.
L’Association nationale pour le changement, proche de l’opposant Mohamed   El Baradei, réclame «la fin de la réédition des méthodes répressives de l’ancien régime». Une association de jeunes salafistes s’est aussi jointe aux appels à descendre dans la rue. De son côté, le mouvement des Frères musulmans a annoncé qu’il prendra part aux manifestations pour   faire pression sur le pouvoir militaire en faveur de réformes. «La confrérie a décidé de participer aux manifestations du 8 juillet pour que les droits soient rétablis, les criminels punis et que les revendications de la révolution soient satisfaites», explique la formation en question dans un communiqué.
Des rassemblements sont prévus à travers le pays, en particulier sur la place Tahrir, au Caire. Le report des procès de nombreux policiers accusés d’avoir tué des manifestants en début d’année et la mise en liberté sous caution de certains d’entre eux ont ravivé le sentiment d’injustice d’une partie de la population.
La relaxe, mardi, de trois anciens ministres de Hosni Moubarak poursuivis dans des affaires de corruption a aggravé cette frustration.
La multiplication des procès de civils devant des tribunaux militaires – entre 7000 et 10 000  depuis février selon des organisations égyptiennes et internationales – accentue également le trouble sur les méthodes de l’armée.
La tenue, en septembre, des premières élections législatives de l’ère post-Moubarak est entre-temps jugée trop précoce par de nombreux militants pro-démocratie, qui estiment que cette célérité fait le jeu des Frères musulmans, considérés comme les mieux organisés à l’heure actuelle. De nombreuses voix réclament aussi la rédaction d’une nouvelle Constitution   préalablement à toute élection afin de garantir les fondements d’une démocratie.
 
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