Algérie

Les manifestations américaines contre le « diktat' des magnats de la finance entament leur troisième semaine Etats-Unis


Lancé par le groupe "Occupons Wall Street », le mouvement de protestation contre les excès des magnats entame sa troisième semaine à New York et n'entend pas baisser les bras, suivi par des mouvements de solidarité à Boston
, Los Angeles, Seattle, Tampa, Chicago et Albuquerque. Couvert timidement pas les chaînes de télévision américaines malgré la rareté des mouvements de revendications aux Etats-Unis, ce « printemps américain » contre la « cupidité » et la corruption des grosses banques et firmes, veut également obtenir du président Barack Obama la création d'une commission pour tenter d'en finir de l'influence du monde des affaires sur la politique américaine. « Nous ne sommes pas ici pour prendre Wall Street.
Ce n'est pas une guerre des pauvres contre les riches. Il s'agit des grosses sommes d'argent qui dictent la conduite des politiciens élus », fulmine un des manifestants encouragés par plusieurs célébrités dont le réalisateur Michael Moore et les acteurs Alec Baldwin et Susan Sarandon. Le porte-parole de ce groupe, Patrick Bruner, a exhorté les manifestants à s'habiller dès cette semaine comme des zombies d'entreprises et de mâcher l'argent du Monopoly pour que, selon lui, les gens de la finance
"nous voient refléter la métaphore de leur comportement." Entamés le mois dernier par quelques dizaines d'étudiants en campant dans la rue abritant le temple des affaires de Wall Street avec des slogans contre les "banksters" (abréviation de banquiers et gangsters) et les tycoons des grosses firmes, les rassemblements ont vu grossir leurs rangs,
au fur et à mesure, tant à New York qu'ailleurs, avec comme point culminant la marche organisée samedi dernier sur le célèbre pont de Brooklyn où 700 manifestants avaient été arrêtés par la police avant d'être relâchés le lendemain. Par ailleurs, le syndicat américain des ouvriers de la métallurgie (USW), plus grande organisation syndicale des employés de l'industrie en Amérique du Nord avec 850.000 adhérents, a apporté son soutien à ce mouvement pour protester contre un monde financier accusé de faire "passer le profit avant l'homme".
« Nous en avons assez de la cupidité, de la corruption et de l'arrogance des grandes entreprises à l'origine de souffrances depuis trop longtemps pour trop de monde", écrit l'USW sur son site internet. Il dénonce également la montée des inégalités et "une époque où les grandes entreprises, qui font passer le profit avant l'homme, l'intérêt particulier avant la justice, l'oppression avant l'égalité, dirigent les Etats".
En fait, ce cri de ras-le-bol sur le climat économique et politique actuel aux Etats-Unis reflète un profond malaise social qui était en gestation depuis la crise financière de 2008 où les subprimes ont fait la fortune de nombreux banquiers mais en laissant le gouvernement fortement endetté, des ménages expulsés de leurs maisons et des dizaines de milliers de travailleurs licenciés.
« Peu importe contre quoi vous protestez, l'essentiel est de protester », crie une manifestante. C'est que les inégalités sociales ne cessent de se creuser au sein de la première puissance économique mondiale qui a toutes les difficultés à relancer son économie et à baisser le taux chômage (9,1%) et où la pauvreté continue d'augmenter d'année en année en atteignant 46,2 millions d'Américains en 2010 (15,1% de la population globale), tandis que les plus riches continuent de bénéficier des cadeaux fiscaux. Le comble est qu'au moment où ces mouvements de protestations appellent à plus de « décence »
dans le comportement des banques, ces dernières, qui avaient, pourtant, été sauvées par l'argent du contribuable après la crise de 2008, ont décidé récemment de facturer leurs clients pour les paiements réalisés par carte de débit. Pour la classe politique et les associations de protection des consommateurs, ces nouvelles mesures ne font que confirmer le mépris et la vorace cupidité des banques qui cherchent par tous les moyens à renflouer les profits de leurs actionnaires.
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