Algérie

Les manifestants soudanais maintiennent la pression



Pressée par la communauté internationale, l'armée soudanaise dispose de peu de cartes pour mettre fin à plus de quatre mois de manifestations, qui ont provoqué la chute de l'ancien président Omar al-Bachir.Le Conseil militaire de transition a haussé hier le ton, en avertissant les manifestants contre tout blocage des axes routiers, après leur avoir demandé vainement d'évacuer le quartier général de l'armée il y a quelques jours. "Les routes doivent être rouvertes immédiatement pour faciliter la circulation des trains et des autres moyens de transport dans la capitale et les autres Etats", a déclaré le Conseil militaire dans un communiqué.
Mais les manifestants soudanais semblent déterminés à aller jusqu'au bout de leur révolution, en maintenant leurs rassemblements, au lendemain de l'échec d'une nouvelle tentative de dialogue pour une sortie de crise devant permettre l'instauration d'un pouvoir civil au Soudan. Les manifestants ont affirmé en effet leur intention d'"intensifier le mouvement", en signe de défi au chef du Conseil militaire, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui déjà condamné dimanche soir "le blocage de routes et la fouille de personnes sans en avoir l'autorité". Ses menaces sur un risque d'une dégradation de la situation sécuritaire n'ont pas eu d'effet. "Cela ne peut plus continuer, parce que la sécurité est de la responsabilité de l'Etat", avait-il ajouté, ont rapporté les médias locaux.
Dès leur prise de pouvoir le 11 avril dernier, suite à la démission forcée d'Omar al-Bachir, les militaire soudanais ont formé un conseil militaire de transition, vite contesté aussi par les Soudanais qui le qualifie de "prolongement" d'un même régime qui a régné durant trente ans. Les promesses de remettre le pouvoir aux civils dans un délai ne dépassant pas les deux ans, ainsi que l'arrestation de certaines figures du régimes et de proches du président destitué, n'ont pas réussi à calmer la rue, menée par le Syndicat des Professionnels sans le moindre dérapage, malgré une répression meurtrière du pouvoir au début du mouvement de contestation le 19 décembre dernier. "Le Conseil militaire a montré sa face sombre", a déclaré une figure de protestation, Wagdi Saleh. Selon lui, un responsable militaire a déclaré à une délégation du mouvement que ses revendications seraient examinées "parmi une centaine d'autres émanant d'autres partis politiques". Le parti al-Oumma, première formation de l'opposition, a accusé hier "certains membres du Conseil militaire" de vouloir "recycler le régime renversé".
Dans un communiqué il réclame que le pouvoir soit confié à l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), qui regroupe les principales formations contestataires. L'ALC, qui avait prévu d'annoncer dimanche la formation d'une instance civile censée pour remplacer le collège d'officiers supérieurs à la tête du pays, a finalement fait savoir qu'elle le ferait "dans quelques jours". Par ailleurs, l'équivalent de plus de 113 millions de dollars ont été saisis en liquide dans la résidence de Omar el-Béchir à Khartoum, a indiqué dimanche soir le chef du Conseil militaire de transition. Des membres de la police, de l'armée et des agents de sécurité ont trouvé sept millions d'euros, 350 000 dollars et cinq milliards de livres soudanaises (93 millions d'euros) lors d'une fouille de la résidence de l'ex-chef de l'Etat emprisonné, a déclaré le général Abdel Fattah al-Burhane. Le nouveau procureur général, le général al-Walid Sayyed Ahmed, a de son côté demandé aux autorités de répertorier toutes les propriétés appartenant à des officiels de l'ancien régime, a rapporté l'agence officielle Suna.

Lyès Menacer


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