Algérie

Les manifestants dénoncent le jugement de Sidi M'hamed



Les participants à la 38e marche des étudiants à Oran ont dénoncé le verdict contre les 21 détenus, prononcé la veille par le tribunal de Sidi M'hamed. "C'est une honte de condamner de la sorte, sans aucune assise juridique. Aucun article de loi n'interdit d'exhiber l'étendard berbère et son port n'a jamais été une menace pour l'unité nationale comme ils veulent le faire accroire", ont dénoncé avec éc?urement de nombreux manifestants en déplorant "une justice aux ordres et des magistrats qui ont trahi leur engagement de soutenir le hirak". Les manifestants étaient d'autant plus ulcérés que, malgré une défiance certaine à l'égard des magistrats, beaucoup avaient applaudi la grève de la semaine dernière, convaincus qu'une telle action contribuerait à libérer la justice du pouvoir exécutif."Je ne regrette pas mon soutien et je continue de croire en la nécessité de militer pour l'indépendance de la justice, mais la sentence d'hier me reste en travers de la gorge", a avoué un étudiant. Appréhendant de possibles réactions intempestives qui pourraient influer sur la nature pacifique du hirak, un enseignant de droit et militant des droits de l'Homme a appelé à ne pas répondre à ce qu'il considère comme une provocation.
"Par la silmiya, les Algériens sont parvenus à faire tomber une partie de la bande, par la silmiya, ils réussiront à chasser ce qu'il en reste", a-t-il affirmé en rappelant que toutes les tentatives du pouvoir de briser le hirak, notamment par les provocations physiques, ont été avortées grâce au pacifisme. Cette colère, provoquée par un "verdict inique et à consonance politique", les manifestants l'ont criée tout au long de la marche entre la place du 1er-Novembre et le siège de la wilaya. Appelant au "dégagisme" du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, et des tenants du pouvoir, les manifestants ont multiplié les slogans exigeant la libération de l'ensemble des détenus de la révolution et plaidant pour une justice indépendante et un Etat de droit.
Toujours aussi déterminés à poursuivre le combat pour la disqualification du pouvoir en place, les marcheurs du mardi ont, par ailleurs, averti contre l'imminence de la désobéissance civile. Ils ont également réitéré leur rejet définitif ? et, pour beaucoup, irréversible en raison de l'identité des candidats ? de l'"élection organisée par la îssaba", en recommandant aux promoteurs du scrutin du 12 décembre de faire voter "les policiers et les cachiristes". Pour le reste, les manifestants ont scandé les traditionnels slogans plaidant pour une Algérie libre, démocratique et civile.
S. Ould Ali


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