Algérie

Les manifestants demandent le départ du maréchal Hussein Tantaoui



Les manifestants, qui ont passé la nuit sur la place dont les accès sont bloqués par des barbelés et des poutrelles, continuent à réclamer le départ du maréchal Hussein Tantaoui, chef de l’institution militaire au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak le 11 février. Des sources médicales ont fait état de deux morts. Amnesty International a dénoncé dans un communiqué «l’usage excessif de la  force par l’armée égyptienne», citant, sur la foi de témoignages, l’usage de matraques électriques et l’envoi de véhicules blindés qui ont fait de nombreux blessés en fonçant sur la foule. L’armée pour sa part a nié avoir agi avec brutalité et démenti les accusations selon lesquelles elle aurait ouvert le feu sur des manifestants. Elle les a qualifiés de «hors-la-loi» en laissant entendre qu’ils pourraient agir à l’instigation de partisans de Moubarak. Des dizaines de milliers de manifestants ont réclamé, vendredi, sur la place Tahrir, le jugement du président déchu Moubarak et d’autres hauts responsables de son régime, sur fond de critiques contre l’armée. La présence de sept officiers en uniforme parmi les manifestants a laissé poindre des divisions au sein de l’institution militaire. Ces événements témoignent d’une récente montée des tensions autour du rôle de l’armée, après une période de large consensus sur son action pour stabiliser le pays et organiser le retour à un pouvoir civil élu, promis pour la fin de l’année. Un mouvement issu de la révolte anti-Moubarak, la Coalition des jeunes de la révolution, a déclaré par la voix d’un de ses dirigeants, Chadi Ghazali Harb, avoir «suspendu ses contacts avec l’armée» après les incidents de la place Tahrir, en attendant une enquête et la libération de la quarantaine de personnes arrêtées. L’armée a été au cours des derniers jours mise en cause pour la traduction en justice du blogueur qui l’a critiquée, pour des violences contre des manifestants lors du renversement de Moubarak, ainsi que pour la pratique de «tests de virginité» sur des manifestantes arrêtées à l’époque. Mais la popularité, dont l’institution militaire continue de bénéficier dans, une vaste partie de l’opinion, a amené plusieurs responsables et organisations à rester prudents face à ces critiques. L’opposant et ancien haut fonctionnaire international, Mohamed El Baradei, a, dans un message diffusé sur le site Twitter, estimé que «le maintien de la confiance entre l’armée et le peuple est vital».
Moubarak et ses deux fils convoqués par la justice
Le mouvement des Frères musulmans a, dans un communiqué, «condamné toute tentative d’affaiblir la relation entre l’armée et le peuple et de les  monter l’un contre l’autre», même si «de nombreuses demandes du peuple doivent encore être satisfaites» Par ailleurs, l’ancien président égyptien Hosni Moubarak et ses deux fils sont convoqués par la justice dans le cadre d’une enquête sur les violences contre les manifestants lors de la révolte et pour des accusations de corruption, a indiqué hier l’AFP citant l’agence officielle Mena. Plus tôt dans la journée, Hosni Moubarak a déclaré être victime de «campagnes de diffamation» et dément posséder des biens à l’étranger, dans un message sonore diffusé sur la chaîne Al Arabiya et repris par l’AFP. «Je ne peux garder le silence face aux campagnes de diffamation et aux tentatives de porter atteinte à ma réputation et à mon intégrité, ainsi qu’à la réputation et à l’intégrité de ma famille», affirme le président déchu. Il évoque aussi une «campagne injuste» dont il dit avoir «beaucoup souffert». Moubarak assure que ni lui ni son épouse Suzanne n’ont «de biens ou de comptes à l’étranger», alors que les nouvelles autorités égyptiennes ont annoncé la création d’une commission pour enquêter sur ses avoirs et ceux de ses proches.


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