La protestation antigaz de schiste prend l'allure d'un combat frontal entre une population organisée et hautement consciente des implications écologiques de l'industrie pétrolière et gazière et le gouvernement.En réaction au maintien des forages d'exploration des hydrocarbures non conventionnels annoncé par Saïd Sahnoun, PDG par intérim de la compagnie nationale des hydrocarbures, dimanche à Alger, lors d'une conférence de presse, la population d'In Salah a décidé de déplacer son sit-in tenu place Somoud sur le site des forages dits expérimentaux.C'est carrément un mur humain qui a été constitué, hier vers midi, devant le forage Dar Lahmar. Sous une pluie fine, qui s'est accentuée au fur et à mesure que la journée avançait, des autobus, des véhicules utilitaires et de tourisme ont transporté hommes, femmes et enfants vers les puits de gaz de schiste décriés depuis 40 jours en vain.La protestation antigaz de schiste dans la capitale du Tidikelt, du gaz et désormais du schiste, prend l'allure d'un combat frontal entre une population organisée et hautement consciente des implications écologiques de l'industrie pétrolière et gazière conventionnelle et non conventionnelle, dont son territoire est le terrain d'expérimentation et d'exploitation depuis 2009, selon les dernières déclarations officielles.Des annonces contradictoires se sont succédées depuis le début de cette contestation citoyenne qui a migré d'In Salah à Ouargla, de plus en plus mobilisée et seule face à Sonatrach. A In Salah, les réactions sont unanimes aux derniers propos de Saïd Sahnoun, qui annonçait dimanche «le maintien des forages de puits-pilotes dans l'Ahnet». «Nous sommes sur le point d'achever cet ouvrage, c'est une question de quelques jours.Dès que nous terminerons, l'appareil (de forage) sera transporté vers un autre site d'exploration pour lequel il est programmé», a affirmé M. Sahnoun, qui a omis de donner le nom du deuxième site d'exploration, sans doute pour éviter une nouvelle polémique. Réagissant aux propos du PDG de Sonatrach, le président de l'association Shems d'In Salah décrit «une nouvelle opération de maquillage pour embellir un singe qui n'en sera pas plus beau, c'est tout simplement l'esthétique de l'horreur qui a commencé parce que nous avons osé réagir».Emboîtant le pas à In Salah qui a donné une leçon de savoir et de savoir-faire écologique au pays grâce à sept associations de l'environnement pour 45 000 habitants, Ouargla a pu imposer son mode de contestation désormais permanent avec une kheïma en plein souk El Hedjar, où s'organisent chaque jour des débats à ciel ouvert où des citoyens bravent le froid et la pression des autorités pour venir écouter des experts prêcher contre «le danger qui guette les eaux souterraines du Sud, son sol et son ciel».
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Posté Le : 10/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Houria Alioua
Source : www.elwatan.com