Algérie

Les manifestants campent, l'opposition se prépare au dialogue


Des jeunes ont dressé d’autres tentes sur la place, se joignant aux protestataires y ayant passé une première nuit. La place a été reconquise par les manifestants, en majorité chiites, samedi dernier, après le retrait de l’armée, ordonné par le prince héritier Salman Ben Hamad Al Khalifa.
Différents corps de métier ont défilé sur la place en signe de solidarité avec les protestataires, dont des dizaines d’enseignants et d’ouvriers de la compagnie Aluminium Bahrain. Quelque 1500 membres du corps médical ont organisé une marche jusqu’à la place de la Perle où ils ont réclamé la démission du ministre de la Santé accusé d’avoir ralenti les secours aux victimes de la répression policière. Pour sa part, l’Union générale des syndicats de Bahreïn a annoncé le même jour avoir levé son mot d’ordre de grève générale, estimant que ses demandes d’un retrait de l’armée de Manama et du droit de manifester avaient été satisfaites. L’union avait appelé samedi à une grève générale illimitée qui devrait être entamée hier pour exiger notamment la liberté de manifester pacifiquement, sans intervention des forces de l’ordre. Entre temps, les mouvements de l’opposition tenaient des concertations pour «élaborer un document résumant leur position», y compris la mise en place d’une commission qui se chargerait de «l’élaboration d’une Constitution à soumettre à un référendum», selon Ali Al Assouad, élu du mouvement chiite Al Wefaq. L’opposition a réaffirmé qu’elle maintenait comme préalable au dialogue avec le pouvoir la démission du gouvernement responsable, selon elle, de la répression sanglante de la contestation populaire. «Le gouvernement, qui n’a pas pu protéger son peuple, doit démissionner et les responsables du massacre doivent être jugés», a déclaré à l’AFP Abdel Jalil Khalil Ibrahim, chef du bloc parlementaire d’Al Wefaq, principal mouvement de l’opposition chiite. «L’opposition ne refuse pas le dialogue» proposé par le prince héritier, «mais réclame une plate-forme qui favorise le dialogue», a-t-il ajouté. Le prince héritier a proposé le dialogue après la mort de six manifestants tués cette semaine par la police, puis il a ordonné à l’armée de se retirer de   Manama et aux forces antiémeute de ne pas s’opposer aux manifestants, accédant à deux des revendications de l’opposition.
L’opposition veut que le pays se transforme en véritable monarchie constitutionnelle où le Parlement élu désignerait le chef du gouvernement, alors que ce poste est occupé depuis 1971 par l’oncle du prince héritier, cheikh Khalifa Ben Salman Al Khalifa. Profondément inquiets des conséquences de la contestation populaire à Bahreïn, le royaume saoudien et les Emirats arabes unis ont appelé les opposants bahreïnis à accepter le dialogue avec les autorités.
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