Les manifestants appellent à ouvrir des enquêtes

Encore une fois malgré la canicule qui sévit à Chlef, les Chélifiens n'ont pas raté leur 18e rendez-vous de mobilisation populaire pour réitérer leur refus catégorique à tout le système qu'ils qualifient, pour la énième fois, de corrompu et de dictateur. Cette fois-ci et contrairement aux vendredis précédents, les manifestants ? des femmes, des hommes, des jeunes et des moins jeunes? se sont tous mis d'accord pour aborder sur leurs multiples banderoles et pancartes, les affaires de corruption, de détournement du foncier et de deniers publics qui gangrènent la wilaya.Venus de communes limitrophes du chef-lieu de wilaya, certains marcheurs que nous avons approchés évoquent avec stupéfaction ce qui se passe à Chlef. "Comment se fait-il que, du jour au lendemain, des gens que nous connaissons tous sont devenus richissimes et ont même la mainmise sur toute la wilaya ou presque, et ce, grâce à la complicité de certains responsables locaux dont plusieurs sont déjà partis sans s'inquiéter '", s'interrogent de nombreux manifestants drapeau national autour du cou. Ces derniers ainsi que plusieurs autres lancent une série d'appels au procureur général près la cour de Chlef, en scandant des slogans, tels que "Secouez-vous M. le procureur général et déterrez les dossiers de corruption qui sont graves, époustouflants et qui stagnent dans les bureaux de la justice", "El-Harrach, El-Harrach pour Boucetta, Benmansour et Benhoucine" (anciens walis de Chlef, ndlr). "Dans tous les pays du monde, il existe une mafia que les gouvernements combattent.
En Algérie, c'est le gouvernement qui est la mafia", "Que les responsables de certaines administrations à Chlef soient, tout comme les élus FLN, RND et MPA, traduits devant la justice", "Que des enquêtes approfondies soient immédiatement lancées au niveau local pour démasquer les indélicats et les corrompus dans les banques et surtout dans les APC où la corruption bat son plein depuis des années", sont, entre autres, les slogans que les marcheurs ont écrits sur les pancartes qu'ils brandissaient pacifiquement tout en sillonnant au moins deux fois le boulevard Ibn-Badis et celui des Martyrs dans le centre-ville dès 15h. Les manifestants se sont dispersés vers 16h.

AHMED CHENAOUI