Algérie

«Les maladies ne sont diagnostiquées qu'au stade terminal», alertent les médecins



«Les maladies ne sont diagnostiquées qu'au stade terminal», alertent les médecins
La corrélation entre les maladies rénales, le diabète et l'hypertension ont été au centre des interventions des spécialistes lors des neuvièmes journées médico-chirurgicales pour la région Centre organisées par le Syndical national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) et clôturées hier. L'insuffisance rénale, maladie grave qui entraîne une détérioration graduelle et irréversible de la capacité des reins à filtrer le sang, constitue également un enjeu majeur de santé publique.Le Dr Remache, néphrologue au CHU de Bab El Oued, a expliqué l'impact de l'hypertension artérielle sur les reins démontré par de nombreuses études. Elle serait en Algérie le deuxième facteur principal engendrant une insuffisance rénale. Il a indiqué qu'en l'absence de traitement de l'hypertension artérielle, 17% des patients atteints d'insuffisance rénale décèdent en raison des complications inhérentes à la maladie rénale. Il a relevé que l'hypertension artérielle est due à des facteurs environnementaux et génétiques. Il a également insisté sur la consommation excessive de sel qui diminue le bénéfice de l'action des différents traitements de l'insuffisance rénale.«La consommation de sel doit être réduite à 5g par jour», a-t-il préconisé. Pour sa part, Mme Slimani, du service de néphrologie au CHU de Beni Messous, a précisé que le diabète endommage les petits vaisseaux sanguins qui se trouvent à l'intérieur du rein et engendre des complications métabolique et chronique telles que la néphropathie, la neuropathie, les AVC. En Algérie, il a été constaté que la prévalence du diabète de type 2 est notable chez les hémodialysés puisqu'elle représente 30%.Pour éviter d'aboutir à des complications, elle a indiqué qu'un patient diabétique doit être adressé précocement à un néphrologue pour lui éviter des complications. Il est également nécessaire de contrôler la glycémie du patient, de lui proposer un régime alimentaire puisque l'obésité peut également engendrer des complications», a-t-elle préconisé, ajoutant qu'il faut élaborer une stratégie d'exploration codifiée en vue d'aboutir à un diagnostic exact. De l'importance d'une meilleure prise en chargeMme Souad Brahimi, chef du service néphrologie et d'hémodialyse à l'EPH de Hadjout, a parlé du diagnostic tardif qui engendre une évolution néfaste de la maladie rénale en insuffisance rénale chronique.Expliquant que l'Algérie a traversé une transition épidémiologique depuis 20 ans, elle a souligné qu'on observe une augmentation nette des maladies chroniques au sein de la société algérienne dont 18 000 patients ont été atteints en 2013. S'agissant de la prise en charge, elle a relevé de nombreuses carences comme le manque notable de personnel soignant paramédical, d'assistante sociale, de diététiciens. La gestion des complications chez les dyalisés s'effectue difficilement en raison de l'absence de dépistage et du manque de moyens. En outre, la majorité des néphrologues constate une vision réductrice de leur compétence au sein de la santé publique», a-t-elle déploré. Concernant les différents traitements de suppléance, elle a expliqué que l'hémodialyse qui se substitue à la fonction rénale demeure le traitement thérapeutique le plus répandu ainsi que la dialyse péritonéale.Ces deux traitements ont un coût important. Soulignant que la transplantation rénale reste le meilleur traitement, le Pr Brahimi a indiqué que cette opération était freinée par différents facteurs puisqu'elle nécessitait un plateau technique pluridisciplinaire et qu'elle ne concernait que les CHU. Dans le même sillage, elle a évoqué le don d'organes qui demeure une problématique sensible au sein de la société. S'agissant de la prise en charge, elle a expliqué que les patients atteints d'insuffisance rénale et qui sont dyalisés sont orientés au niveau des établissements de santé publique qui non seulement sont saturés mais ne disposent pas d'unité d'hospitalisation. «Il n'y a pas de prise en charge post-dialyse. Le néphrologue ne dispose pas de service autonome de néphrologie et il est obligé de solliciter ses confrères afin de procurer une place au malade en unité de médecine interne.




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