Algérie

Les maladies à transmission hydrique prises au sérieux



A l'approche de l'été, le risque d'épidémies de maladies à transmission hydrique (MTH) est pris au sérieux par les pouvoirs publics qui envisagent de traiter sans attendre les «points noirs» sur les réseaux d'alimentation en eau potable et d'assainissement.Un comité national de lutte contre les MTH impliquant, principalement, les ministères chargés des Ressources en eau, des Collectivités locales, de la Santé et de l'Environnement, est prévu pour mettre en ?uvre une stratégie nationale dans ce domaine. Il s'agit d'éviter que se reproduise la situation créée l'an dernier, au milieu de l'été, par la pollution à l'extrême de l'oued Beni Azza (Khazrouna, à l'entrée de Blida) qui a fait apparaître des cas de choléra dans un site d'habitats précaires. A la même période, d'autres cas de choléra avaient été enregistrés dans quelques autres localités. Le relâchement dans la politique de prévention traduit, dans le cas d'oued Beni Azza, dans la négligence à surveiller l'état des cours d'eau qui prennent parfois la fonction d'égouts, a été une des causes de la résurgence des MTH. Il y a près d'une trentaine d'années, l'action énergique du ministère de la Santé par l'intermédiaire de sa direction de la prévention avait permis de casser le cycle spécial du choléra en Algérie. L'éducation sanitaire avait fait reculer les diarrhées infantiles et, par corrélation, le choléra également. Les spécialistes algériens ont toujours classé les MTH en première position sur la liste des maladies dues à l'impact des atteintes à l'environnement sur la santé humaine. C'est localement que la lutte contre les MTH doit se mener. Le rôle des bureaux d'hygiène communaux est important. L'intervention de la police des eaux peut être décisive, mais, visiblement, elle ne contrôle rien ou pas suffisamment. Le cas des particuliers qui creusent des puits dans leur propriété est une source de risques de MTH, quand ils agissent sans autorisation et ne respectent pas les normes techniques et sanitaires. Ces puits s'ils ne sont pas recensés, peuvent entraîner la pollution de la nappe par les nitrates, les composés organiques solubles et les pathogènes fécaux. Notre confrère Le Quotidien d'Oran (9 avril 2019) a rapporté que « dans le cadre des dispositions prises par les services de la wilaya d'Oran pour lutter contre les maladies à transmission hydrique, les services de la direction de la Santé et les bureaux d'hygiène communaux, ont mis en place un dispositif pour la désinfection des puits ». A l'origine des épidémies de MTH, on trouve toujours les eaux usées, soit quand elles s'infiltrent dans les puits ou les nappes, soit quand elles sont utilisées pour l'irrigation de cultures agricoles, ou par «échange» entre les canalisations d'eau potable et les égouts, la fameuse cross-connexion. En Algérie, la loi interdit, de la façon la plus explicite, l'irrigation à l'aide d'eaux usées brutes considérée comme une des principales causes des épidémies de MTH. Le Code de fait obligation aux villes de plus de 80 000 habitants et aux grandes unités industrielles d'épurer leurs effluents. La croissance démographique et l'urbanisation rapide, avec une extension anarchique des agglomérations, ont rendu l'assainissement. On sait que des quartiers nouveaux, composés pas seulement de cités-dortoirs mais y compris de villas somptueuses, ont surgi sur des terres détournées de leur vocation agricole sont restés longtemps dépourvus de réseaux d'assainissement et ont fonctionné aux fosses septiques vidées par camions citernes. Dans ces quartiers, toutes sortes d'insectes prolifèrent. Au risque créé par les eaux usées non épurées, s'ajoute, en été particulièrement, celui des déchets mal gérés. Il y a quelques jours, notre confrère Le Quotidien d'Oran (12 mai 2019) signalait la situation vécue par les habitants d'une cité à Relizane à cause des tas de déchets et détritus qui sont jetés dans une benne métallique et les conséquences sur la santé publique, en provoquant des maladies, notamment chez les enfants. Enfin, quelques mots pour les déchets plastiques : par méconnaissance de la problématique que pose l'envahissement de la nature par les déchets plastiques en tous genres, les pouvoirs publics et les collectivités locales ne s'investissent pas suffisamment dans leur gestion et abandonnent l'environnement et la santé humaine, pratiquement sans protection, face aux effets des nuisances de ces déchets.


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