Algérie

Les malades vivent le calvaire



Les malades vivent le calvaire
Les malades qui prennent la destination «hôpital» doivent s'armer de patience et s'attendre à ce que les structures publiques leur ferment la porte au nez. Au Centre hospitalier universitaire Mohamed- Lamine Debaghine de Bab El Oued (ex-Maillot) notamment au service neurologie, le manque flagrant d'hygiène empeste cet établissement sanitaire qui semble être livré à un désordre inouï.Ainsi les malades sont désespérés des médecins de garde retardataires, étant donné que le seul praticien était largement dépassé dans son travail. Il était 8h30, lors d'une virée au service neurologie de cet établissement et la salle d'attente était prise d'assaut par les malades dont la plupart étaient contraints d'attendre leur tour dans les couloirs, en raison de l'absence de place dans les boxes d'accueil. Ces derniers sont devenus des chantiers où il y avait plein de sacs de ciment et de sable, massette, ciseau de maçon, auge, burin et d'autres outils de maçonnerie, éparpillés un peu partout. Par ailleurs, les malades venant du sud et d'autres wilayas n'ont pas eu l'accès aux soins même s'il s'agissait de cas d'urgence. Le pire ce sont ces patients qui viennent de loin pour, enfin, leur dire que leur rendez-vous a été reporté au motif que le médecin traitant n'a pas pu venir ce jour. «Trouvez-vous ça normal ' Je n'ai pas dormi toute la nuit pour arriver tôt à l'hôpital, et comme vous voyez l'infirmier m'a dit que mon rendez-vous est reporté pour la semaine prochaine», nous a dit un malade venu de Tiaret, ajoutant : «les responsables de cet établissement ne prennent pas nos cas en considération, nous en avons marre de cette situation qui se répète à chaque fois». Mauvaise prise en charge du malade, pénurie de médicaments, manque de moyens Obtenir un rendez-vous dans un établissement hospitalier, notamment public, afin de passer un scanner ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) ou même une simple radio relève pour beaucoup de citoyens du parcours du combattant, car il y a un manque d'appareil et le peu d'appareil disponible se monnaye. Et c'est le cas au CHU Mohamed Lamine Debaghine de Bab El Oued ; le moindre service demande à être payé. La «chipa» ' traduisez «pot-de-vin» ', il n'y a que ça qui marche. Il faut dire que même lorsque vous êtes dans votre droit, vous n'obtenez pas gain de cause si vous ne connaissez pas quelqu'un pour vous venir en aide. Sinon vous pouvez attendre 6 mois ou plus pour obtenir un rendez-vous. A cet égard, une malade d'Alger s'est plainte : «c'est la troisième fois que je dépose ma lettre pour faire un scanner, mais dommage pour les citoyens simples comme moi qui n'ont pas d'intermédiaire dit «el maârifa», les appareils sont toujours en panne». En effet, la situation des hôpitaux ne fait que se dégrader, ce sont les patients qui payent les lourdes factures, comme l'accès aux soins est devenu un luxe, ce n'est pas permis à tout le monde de se faire soigner, d'autant que le privé n'est pas à la portée des petites et moyennes bourses et qui préfèrent souffrir de la maladie que de s'endetter pour se faire soigner.


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