Algérie

Les malades otages d'une guerre des chiffres



Le président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation, le professeur Tahar Rayane, a dressé, hier au centre de presse d'El Moudjahid, un véritable réquisitoire contre des journalistes de la presse écrite lors d'une conférence organisée à l'occasion de la Journée mondiale du rein.Il a reproché aux journalistes d'avoir rapporté de faux chiffres sur le nombre de malades insuffisants rénaux traités en hémodilayse en attente d'une greffe de rein en faisant référence à la dernière journée de sensibilisation pour le don de rein organisée par d'autres membres de la société algérienne de néphrologie où le ministre de la Santé a confirmé lors de cette rencontre les chiffres de plus de
15 000 cas d'insuffisants rénaux sous dialyse, dont 7000 patients sont sur une liste en attente d'un rein. «Ces journalistes sont à la solde des laboratoires pharmaceutiques», a-t-il accusé. Est-ce avoir moins ou plus de malades est le problème réel de la prise en charge des insuffisants rénaux en Algérie '
La question mérite d'être posée sachant que plus de 50% de ces malades étaient évitables si les autorités de santé avaient une vraie politique de prévention contre certaines maladies qui sont en cause de l'insuffisance rénale, à savoir le diabète et les uropathies malformatives chez les enfants et rappelons que 4000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année. Quelle est la situation des insuffisants rénaux aujourd'hui en Algérie à l'occasion de cette journée dont l'objectif principal est la sensibilisation pour le don d'organes et la transplantation. '
Encourager les prélèvements
Cela fait plus d'une dizaine d'années que l'on parle d'encouragement des prélèvements à partir de donneurs en mort encéphalique. Un moyen de booster l'activité de la greffe rénale qui est en ce moment en deçà des attentes des néphrologues et des chirurgiens. Pour ce faire, il est clair que des services spécialisés soient mis en place et dirigés par des équipes formées et spécialisées dans le domaine.
Aucun service d'urgence des hôpitaux algériens n'est actuellement en mesure d'assurer une telle activité lorsque l'on sait que les moyens les plus élémentaires pour préserver des organes sont inexistants.
Des exemples de manquement sont à la pelle. Il y a eu des tentatives dans certains centres hospitaliers ? Blida, Constantine ?, mais malheureusement ces opérations étaient vouées à l'échec.
La création de l'agence nationale de biomédecine et la réalisation d'un institut du rein, deux acquis considérables pour l'amélioration de la prise en charge des malades, sont salutaires, mais il demeure que des dizaines d'insuffisants rénaux meurent sans avoir goûter un jour au plaisir d'être détachés de la «machine».


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