Algérie

Les malades « détournés » vers les cliniques privéesOran



Les malades « détournés » vers les cliniques privéesOran
Il ne se passe pas un jour sans que des malades ne fassent état de leur « orientation » vers les cliniques privées, soit sur conseil de médecins ou d'infirmiers qui jouent, ainsi, le déplorable rôle de rabatteur, soit parce que dans les structures de l'Etat, il n'existe aucune volonté de les prendre en charge, en avançant toutes sortes de prétexte. Cette pratique s'est si lamentablement généralisée qu'elle est devenue presque « normale ». Le phénomène est devenu courant, et ce sont principalement les malades de condition modeste qui en souffrent le plus. Selon des sources crédibles, il y a quelques jours, une malade admise dans le centre hospitalo-universitaire d'Oran où elle devait être suivie a été approchée par un médecin du service qui lui a proposé d'intervenir pour elle pour une admission dans une clinique privée. Mais ce que ce médecin ne lui avait pas dit, c'est qu'elle ne disposait d'aucune garantie d'être guérie contre les 34 millions qu'elle devait verser au patron de la clinique privée. C'est un sort malheureux qu'a connu, il y a quelque temps, une patiente qui souffrait d'une cardiopathie qui était prise en charge au niveau du secteur public. Après des mois de souffrance, elle s'est rendue dans une clinique privée spécialisée, comme lui avait suggéré son médecin. La malade, qui avait déboursé près de 180.000 DA, est décédée quelques jours après l'intervention chirurgicale. De tels cas sont nombreux et les malades oranais et ceux de l'intérieur du pays qui sont transférés à Oran pour une bonne prise en charge 'la ville disposant d'hôpitaux universitaires' l'ont vérifié à leurs dépens. Cet état de fait n'a pas manqué, cependant, de suciter le courroux de praticiens honnêtes, à l'image du Pr Salah Bourezak, qui ont protesté contre le transfert des malades vers le privé, transformant le secteur public en annexe du secteur privé. La déontologie est ainsi foulée aux pieds puisque le secteur privé qui devait jouer un rôle complémentaire dans la carte sanitaire de la wilaya est en voie de prétendre jouer un rôle industriel mercantile. Si cette pratique de rabattage n'est pas combattue à temps et avec les moyens adéquats, le secteur public hospitalier risque d'être déserté, ce qui précédera sa « privatisation ». A la Direction de la santé d'Oran, l'on nous dira que le phénomène existe peut-être, mais qu'aucune plainte n'a été déposée à leur niveau.


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