Algérie

Les malades chroniques crient leur détresse: Le marché du médicament sens dessus dessous



L'émission forum de la radio régionale de Constantine a mis, hier, sur le tapis la question récurrente de la pénurie du médicament, en invitant au débat plusieurs représentants du secteur. Sur le plateau, les participants ont donc cherché à localiser les causes des pénuries qui persistent, l'impact des nouvelles mesures sur l'approvisionnement des malades, notamment ceux souffrant de maladies chroniques, etc. Et c'est sur ce dernier aspect que M. Baghloul, président du conseil de l'ordre des pharmaciens du Constantinois, a axé son intervention. Il s'est étalé sur la situation que vit cette catégorie de malades en disant qu'ils souffrent depuis plusieurs semaines d'une pénurie de médicaments sans pareille. Il a cité le cas des malades épileptiques qui ne doivent pas rater un traitement sous peine de devoir le reprendre à zéro. Il a signalé également l'insuffisance des quantités fabriquées par Saidal et a évoqué un problème de distribution et le phénomène des distributeurs qui font dans la vente concomitante. Intervenant après, le porte-parole du syndicat Snapo, a estimé que son syndicat a toujours veillé à présenter, dans les délais, la liste des médicaments en manque, «mais c'est toujours l'éxécution des commandes qui fait défaut car elle prend des mois, voire des années», a-t-il souligné.

M. Hamraoui, président de l'association des enfants épileptiques, a enchaîné en avançant que 60% des médicaments pour ces malades connaissent une pénurie. «Il y a des enfants qui n'ont pas pris leurs médicaments durant des périodes allant de deux jours à un mois et ils doivent passer par une hospitalisation et reprendre le traitement à zéro». Il a signalé que le médicament générique est à l'arrêt deux à trois mois et, comme association, ils sont donc obligés d'aller le chercher ailleurs, en Tunisie, par exemple, et même en France. «Car, a-t-il affirmé, nous avons dans notre association 340 malades, dont 50 n'ont plus aucun médicament». M. Boukhalfa, représentant de l'association des cancéreux «Oncologica», a déclaré que: «notre problème est plus grave du moment que tous les médicaments que prennent les cancéreux sont à usage hospitalier. Actuellement nous avons 6 médicaments en rupture et si le malade en rate un seul, il ne peut pas passer la séance de chimiothérapie et cela aura des répercussions sur sa maladie.

Pour M. Makhloufi, chef de service à la DSP de Constantine, « le problème va être résolu par le Premier ministre, au fur et à mesure que les dettes de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) seront réglées». Il a signalé que 6.000 cancéreux passent par Constantine et cela occasionne une dépense de 180 millions pour l'achat de médicaments, dont 50% sont des médicaments anti-cancéreux, a-t-il noté.

Il a déclaré que les importateurs ne respectent pas les cahiers des charges provoquant ainsi l'intervention de M. Arbat, importateur, qui a rétorqué que ces derniers ne reçoivent pas les programmes à temps et que les procédures bureaucratiques prennent trop de temps.

Le représentant de la DSP est revenu pour dire que le programme 2012 vient d'être signé et que ce problème ne se posera plus. Mais Baghloul a estimé que ce problème va demeurer tant qu'il n'y aura pas une agence nationale de contrôle et d'inspection, « comme dans les années 1970 où les pénuries n'existaient pas parce qu'il y avait des stocks de sécurité, alors que maintenant cela ne se fait plus. Il faut revoir le système de gestion des médicaments, de fond en comble, car l'ouverture brutale du marché de l'importation, a fait qu'on se retrouve dans une situation pareille », a-t-il conclu.




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