Deux sommets où Messahel et Yousfi (Forum de Crans Montana, Suisse, pour le premier et Congrès mondial de l'énergie à Daegu, en Corée du Sud pour le second) tentent de redorer le blason de l'Algérie aux yeux du monde et inciter les compagnies pétrolières à réinvestir dans le secteur énergétique algérien.Comment inciter les compagnies pétrolières à réinvestir dans le secteur énergétique algérien ' Plus qu'une simple interrogation, c'est un défi auquel doivent faire face les autorités vu qu'il est devenu clair que les mesures prises à ce jour n'arrivent plus à contenter des firmes courtisées, qui n'hésitent pas à afficher leurs inquiétudes.
Deux ministres se sont relayés, cette semaine, pour rassurer et réaffirmer les positions de l'Algérie quant aux nouveaux défis en matière de sécurité des infrastructures pétrolières et gazières. Jeudi, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a saisi l'occasion du débat sur «Les nouvelles menaces terroristes et leur impact sur les courants d'affaires et l'industrie pétrolière et gazière», au Forum de Crans Montana pour insister sur la «constance» de la démarche algérienne en matière de lutte contre le terrorisme.
M. Messahel a d'ailleurs affirmé que les attaques ciblant des structures économiques et énergétiques, comme celle de janvier dernier contre le site gazier d'In Amenas, s'inscrivent «dans une stratégie» ayant pour seul objectif de «créer un climat artificiel de psychose pour perturber les courants d'échange et de coopération entre nations». Bien qu'elle exprime des positions fermes, l'affirmation du ministre sonne surtout comme une réponse aux inquiétudes et critiques émises par les partenaires de l'Algérie et qui se multiplient depuis quelques semaines.
Une suite logique à l'opération de séduction destinée à redorer le blason de l'Algérie auprès des associés de Sonatrach depuis l'attaque de janvier dernier contre le site de Tiguentourine et qui avait amené le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, à intervenir à diverses reprises à propos de la sécurité des structures gazières et pétrolières. La dernière en date est celle l'ayant conduit au Congrès mondial de l'énergie à Daegu, en Corée du Sud. M. Yousfi a indiqué, mardi, dans son allocution que les pouvoirs publics algériens ont pris des «mesures très rigoureuses afin de sécuriser l'ensemble de l'infrastructure pétrolière et gazière dans la partie sud du pays».
Le ministre a aussi jeté la balle dans le camp de l'ANP, indiquant n'avoir «pas de grande inquiétude à ce sujet, parce que les militaires ont pris en charge les problèmes de sécurité aux frontières», tentant maladroitement peut-être d'imprimer dans les esprits l'idée selon laquelle les compagnies pétrolières pourront travailler sans avoir à faire face au moindre problème de sécurité dans le Sud. Pourtant, malgré ces assurances, les majors pétrolières restent dans la défiance. L'agence Reuters britannique rapportait, il y a quelques semaines, que les grandes firmes américaines et britanniques, telles que Conoco Phillips, Hess' restaient sur le départ. Un départ décidé en raison de conditions réglementaires et fiscales qu'elles jugeaient peu avantageuses, et que le récent amendement de la loi sur les hydrocarbures n'aura pas dissuadé. En cause : les changements opérés ne suffiront pas à contrebalancer la perspective de coûts de sécurité désormais plus élevés au lendemain de l'attaque d'In Amenas.
Les partenaires de l'Algérie maintiennent donc la pression, d'autant qu'ils ont pleinement conscience de la situation du secteur des hydrocarbures induite par une décennie de désinvestissement. Situation marquée par un recul des volumes produits et des craintes alimentées par le début du «déclin» des gisements traditionnels et qui presse les responsables du secteur à relancer de plus belle les efforts d'exploration.
Pourtant, les Algériens disposent toujours d'un joker, un va-tout, celui du potentiel du domaine minier national, des bassins onshore toujours sous-explorés, des bassins offshore, et surtout du formidable potentiel en hydrocarbures non conventionnels qui attise déjà les convoitises de majors comme les françaises Total et GDF, ou encore de l'anglo-néerlandaise Shell et de l'italienne ENI. Le ministre du secteur le sait pertinemment, ce qui le pousse alors à annoncer, par intermittence, le lancement imminent d'un nouvel appel d'offres pour des blocs d'exploration d'hydrocarbures, première étape d'un plan de développement ayant pour finalité de doubler la production d'hydrocarbures d'ici 7 à 10 ans. Encore faut-il relever certains défis qui demeurent en suspens.
Petrostratégies avertissait, il y a quelques jours, que les inquiétudes sur l'avenir politique du pays, l'immobilisme des institutions, la suspicion par les scandales liés à la corruption et qui règne au sein de Sonatrach, ainsi que l'opacité du climat des affaires risquent de contrarier les velléités de dynamisation d'un secteur aussi vital que celui des hydrocarbures'
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Posté Le : 19/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Roumadi Melissa
Source : www.elwatan.com