Dans la roche ou sur le sable, visiter les maisons du Sahara n’est pas une expérience anodine. On n’y va jamais par hasard. Et on y retourne souvent. L’appel du désert.
Les habitants du désert ont su très vite s’adapter aux rudes conditions climatiques et s’acclimater à l’environnement a priori hostile. « Habiter au désert, voilà qui semble paradoxal, puisque c’est, par définition, un lieu que la vie a abandonné. Et pourtant, là, vivent depuis toujours des gens qui ont su, avec ingéniosité, tirer parti des rares matériaux disponibles pour se construire des maisons et se protéger d’un climat inamical. Au désert, les contraintes sont maximales : soleil agressif, vents de sable et, rarement mais terriblement, pluies subites et diluviennes, voilà pour l’environnement. Pierres sèches, palmiers, acacias et cyprès, cuir et terre, voilà pour les matières premières. Autant dire que dans ces conditions, les choix architecturaux paraissent a priori des plus limités ! », note l’auteur, Jean-Loïc Le Quellec. Il relève : « Or la variété des habitations, leur adaptation aux modes de vie nomade ou sédentaire, leurs formes angulaires ou arrondies, leurs fonctions, leurs décors, tout montre que même en l’un des endroits du monde où la nature paraît la plus forte, c’est, finalement, la culture qui commande. » Jean-Loïc Le Quellec sait de quoi il parle. Docteur en ethnologie, anthropologie, préhistoire et expert international en art rupestre, il sillonne, à ce titre, les déserts depuis une vingtaine d’années. Il est l’auteur d’environ 200 articles publiés dans des revues spécialisées, et il a publié une quinzaine de livres. Les nombreuses et sublimes photos sont signées Cécile Tréal et Jean-Michel Ruiz. Ils sont aussi auteurs de nombreux ouvrages, consacrés au Maroc essentiellement. « Ce livre en apportera la preuve, en présentant la diversité des habitations du plus grand désert du monde, des maisons en pierre sèche du Sud mauritanien aux tentes touareg du Sahara central, de la zriba toboue à la kheima bédouine. On y suivra les ruelles obscures qui sillonnent les villes caravanières, pour aller longer les murets ceinturant les jardins des oasis, ces répliques du paradis. Au-delà du monde oasien, on découvrira également l’habitat des Sahariens, adapté au milieu aride, celui des Touareg, des Maures, des Kababishs, des Toubous », promettent les auteurs. Pari réussi. En feuilletant les pages, on est propulsé dans le Sahara, un voyage forcément dépaysant et jubilatoire. On redécouvre toute la beauté d’un monde abandonné, méprisé. Un livre à la fois scientifique mais aussi accessible, érudit et ludique. Indispensable !
Posté Le : 19/02/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : R. Y.
Source : www.elwatan.com