Algérie

Les maires smicards et les «algéro-sceptiques»



Presque dix lustres plus tard, l'Algérie d'en haut retournesur la terre ferme pour se rendre compte que ses maires sont payés au SMIC etles communes reléguées au rang peu valeureux de «boîte de Pandore». Les«cerveaux gris» qui planchent actuellement à triturer les futurs codes communalet de wilaya se sont subitement exorbité les yeux pour faire une génialedécouverte: savoir enfin que si l'Algérie d'en bas marche la tête... en bas,c'est parce que ses maires sont payés à quinze mille dinars/mois et leursindemnités égales au nombre de calories qu'ils crament tous les jours que Dieufait.L'info tout ce qu'il y a de plus sérieux a de quoi fairepouffer de rire un macchabée lorsque l'on sait que la source intarissable detous les maux du pays vient justement de sous les toits craquelés des communes,de tout temps considérées comme un véritable «nid à problèmes». Tout comme lacellule familiale qui est par nature l'écrin originel à la construction detoute société digne de ce monde mutant, la commune est la première cellule del'Etat sauf que cette même cellule, victime d'une multiplication anarchique,s'est compliquée en un carcinome malin puis mortel. Réduits à une simple«fonction» de dernier de la classe du «peuple» des élus, les maires portenttout le monde sur le dos pour être à genoux devant tous, à commencer par laliberté d'aller aux waters sans courir le risque de trouver son frère siamoisvissé à sa place. Le P/APC, cet homme réduit à ce rôle bâtard d'un point desuspension entre le wali jouant le rôle de lettrine au début de chaqueparagraphe et le chef de la daïra blotti dans le voile transparent de troispoints de suspension, se trouve obligé, selon la très sérieuse mouture du codecommunal, à fixer par lui-même son traitement, à se réapproprier son statutspolié et ses pouvoirs confisqués.En plus clair, cela veut dire que les maires ne sont plusces pantins auxquels il suffit de déchirer les fils pour les voir disloqués parterre. Non, les P/APC ne seront plus exposés aux appétits féroces de leurspairs au point de se couler dans un fauteuil en béton armé pour ne pas risquerde se déboulonner à la moindre chiquenaude. Il paraît que tout comme le pays abien fini par changer de «religion» passant de la main sur le coeur à la maindans la poche, les mairies devenues entre-temps des assemblées (im)populairesne seront plus ces «no man's land» où viennent se fracasser toutes lesvolontés, se ramasser par louchées entières toutes les oseilles, couver toutesles colères, s'ourdir toutes les conspirations, exploser tous les trop-pleinsde hogra et de mépris total envers le pauvre citoyen, électeur«algéro-sceptique» à ses heures gâchées.Mais pour nous conter une énième fleurette, l'autreinvention à l'envers des concepteurs de la mouture en gestation de la loitaillée à la mesure des futurs maires (ces derniers ne pouvant sensément jouerle rôle des mères) est celle d'élever d'un cran les walis, d'un demi-cran lesex-sous-préfets et d'une pointe d'aiguille... le talon d'Achille des édiles qued'aucuns gagneraient à réduire en un zéro de gauche lorsque l'une desimpitoyables vérités est justement celle qui intronise le chiffre sur le faîtedu nombre, ce dernier étant par définition la première source «détournée» de la Loi.


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