Si le premier responsable de la wilaya a insisté sur le rôle central du P/APC dans le quotidien du citoyen, les nouveaux maires demandent la levée des contraintes bureaucratiques et plus d'autonomie dans la gestion des affaires locales.Une rencontre, la première depuis l'élection locale du 27 novembre, entre le wali de Bordj Bou-Arréridj et les nouveaux présidents des Assembles locales (APC), a eu lieu en fin de semaine dernière. Pour sa première réunion avec les nouveaux-élus locaux (maires), issus des élections du 27 novembre dernier, le wali de Bordj Bou-Arréridj, Mohamed Benmalek, a insisté sur la noble mission d'un élu : "Servir le citoyen." Le wali de BBA a estimé en effet qu'il est nécessaire d'effectuer un travail de proximité que les élus doivent entreprendre en direction de leurs administrés afin de créer une symbiose entre l'élu et le citoyen. "Les citoyens sont des partenaires dans le processus du développement des collectivités locales", a-t-il souligné, invitant les nouveaux P/APC à servir toute la population sans distinction partisane ou régionale, en impliquant la société civile, les notables, les associations.
Toujours sur ce registre de la bonne gouvernance, le wali propose aux nouveaux élus d'aller vers les citoyens et prendre en charge leurs doléances ; réactiver les bureaux de protection de la santé, lutter contre les MTH, assurer la propreté et l'hygiène, protéger l'environnement, organiser les journées de volontariats au profit de l'hygiène, lutter contre la construction illicite et respect des normes d'habitat, revoir le plan de circulation, créer une commission de gestion de la ville ; ajuster et renouveler le plan hors sec et organiser des sorties sur le terrain pour suivre les projets en cours de réalisation. Concernant les finances, le wali a appelé dans le cadre de la lutte contre le gaspillage, de relancer les projets à l'arrêt et d'en proposer d'autres tout en rentabilisant les biens de la commune.
Les nouveaux élus, dans leurs interventions, ont soulevé plusieurs problèmes de gestion, des contraintes administratives, du manque de foncier, de moyens matériels, et des projets à l'arrêt ou en retard. En marge de la rencontre, les maires étaient tous unanimes pour dire que le P/APC est limité dans ses actions et ont appelé à élargir ses prérogatives, à lui accorder plus de pouvoir dans la prise de décision et le libérer des restrictions administratives, surtout de réduire les prérogatives des chefs de daïra qui, selon d'anciens élus, "sont le véritable obstacle qui entrave les missions du président d'APC, ainsi que les divers projets locaux", ont fait remarquer quelques intervenants. "Nous voulons des prérogatives plus élargies dans la prise de décision, de mettre fin à la centralisation de la prise de décision et à la bureaucratie de l'administration qui constituent les principaux obstacles auxquels fait face le développement local", dira la seule maire d'Ouled Sidi Brahim, Nouhad Lazizi, qui ajoute que le P/APC ne peut pas faire de projets puisque chaque administration ou secteur ne lâche rien.
"Dans ma commune, Ouled Sidi Brahim, le manque du foncier entrave au développement dans la région. Les terres appartiennent aux privés ou aux forêts et personnes ne veut céder des parcelles pour implanter des projets d'utilités publiques ou d'investissements", ajoute-t-elle, en mettant l'accent sur la nécessité de promulguer des textes de loi aux contours clairs, accompagnés de textes réglementaires et explicatifs ne laissant aucune place à l'interprétation. D'autres P/APC ont souhaité la levée des restrictions imposées au maire, de lui accorder toute la permission dans la gestion des affaires de la commune et de lui permettre de créer des entreprises, d'entreprendre des partenariats et d'exploiter les capacités matérielles et immatérielles pour que la commune devienne créatrice de richesse, déplorant le fait de délimiter ses missions dans l'enlèvement des ordures, la signature des documents, l'éclairage public, le cimetière, les écoles primaires.
"Il est temps pour une vraie décentralisation, d'octroyer au P/APC le pouvoir de prendre des décisions concernant les investissements et les projets de développements, la gestion du foncier même industriel et agricole, la création d'entreprises et l'ouverture de postes d'emploi, le recours aux richesses locales, afin qu'il puisse créer une richesse alternative aux aides de l'Etat, ainsi que la libération du P/APC des restrictions juridiques et administratives qui lui sont imposées, et lui ouvrir les portes de l'initiative", tient à préciser M. Houssam Eddine Djeddi, P/APC de Sidi M'Barek. "Avec la libération de l'initiative et la levée des contraintes, le P/APC pourra réaliser et gérer mieux sa commune", a-t-il conclu.
Chabane BOUARISSA
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Posté Le : 28/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chabane BOUARISSA
Source : www.liberte-algerie.com